
L’être humain serait-il condamné à ne plus connaître l’insouciance ? Du moins celui qui, connecté, assiste impuissant à un défilé constant «d’informations» plus anxiogènes les unes que les autres. Faites le test...
... ouvrez votre fil Facebook et comptez le nombre de termes à forte connotation négative qui s’alignent dans les publications des médias censés pourtant assurer une certaine objectivité (quotidiens, chaînes télé, sites d’infos...).
«La tension est à son comble.» «L’inquiétude grandit.» «Prenez vos précautions !», etc. Sans oublier les sempiternels «Les premières informations», «Ce que l’on sait» (c’est-à-dire jamais grand-chose) et son pendant, «Ce qu’il faut savoir», qui induisent la certitude chez l’internaute que quelque chose de grave est sur le point de se produire.
Évidemment, dès qu’on se rend compte que ces mots choisis ne le sont qu’à visée commerciale, pour susciter le clic, on peut prendre un peu de distance par rapport à la gravité réelle des faits relatés. Il n’empêche qu’à force d’être ainsi bombardé, notre esprit prend le pli de se dire que le pire reste à venir... en permanence.
Julien BRUYÈRE
Rédacteur en chef adjoint