
Clouée au pilori parce qu’elle empiète sur le temps de lecture, conduite au bûcher du lien social parce qu’elle empêche de communiquer, coiffée d’un bonnet d’âne parce qu’elle produit des émissions débiles, considérée comme le chantre du pouvoir politique... La télé a connu (et connaît toujours) les affres de la persécution. À raison comme à tort. Elle est pourtant toujours là. Comment se fait-il donc que cette chose prétendument malfaisante ait toujours droit de cité ?
Parce qu’elle reste le moyen le plus confortable et le meilleur marché de s’instruire, s’amuser et s’informer. La télévision réussit à populariser la culture «savante», bien qu’elle soit parfois savamment futile. Sa richesse et sa diversité en font un puits de sujets de conversation.
Elle rassemble, fait se rencontrer des points de vue, crée les polémiques...
Elle est aussi surveillée, régulée, contrairement aux réseaux sociaux qui se présentent de plus en plus comme des déversoirs de haine et de bêtise alimentant essentiellement les capitaux américains.
Et surtout, elle accompagne les solitudes.
Sorcière, peut-être, mais bien-aimée !
Nadine LEJAER
Rédactrice en chef