
Plus irritants encore que les coupures publicitaires en plein climax, les inserts d'autopromo balancés en plein milieu d'une fiction ne s'avéreraient-ils pas contreproductifs pour les chaînes qui en abusent ?
Ça a commencé par des décomptes dans un coin de l'écran quelques heures avant le lancement de rendez-vous sportifs très attendus. Puis on a rapidement vu arriver des annonces fixes, toujours dans un coin de l'écran, pour le prime time «événement» (sic) du lendemain. Aujourd'hui, on a carrément droit à des petites vidéos en bas de l'image, qui détournent l'attention du spectateur, pour promouvoir une simple émission à venir...
Sous l'influence des chaînes d'info en continu, à peu près tous les chaînes s'y sont mises. Et usent de ce stratagème jusque dans leurs prime time. Mais à notre connaissance, aucune étude n'a pu démontrer son efficacité.
Au contraire. Si la pratique peut passer dans des émissions du quotidien (jeux, magazines, talk-show...), il n'en va pas de même dans les séries, téléfilms et films, qui demandent de la concentration. Le temps de comprendre cette autopromo qui sort de nulle part, et vous perdez le fil d'une scène cruciale de votre fiction. Voilà qui gâche le plaisir...
On avait déjà mal digéré la plupart des génériques zappés par des réclames... Les chaînes traditionnelles, qui considèrent que leurs principaux concurrents sont désormais les plateformes de SVOD exempts de pubs (Netflix et consorts), ne seraient-elles pas en train de leur jeter leurs téléspectateurs dans les bras ?
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint