
Vous rêvez de tenir un jour le premier rôle dans un téléfilm ou une série sur une grande chaîne française ? Ne courez pas vous inscrire au Conservatoire ou au Cours Florent. Optez plutôt pour la carrière... d'animateur !
De plus en plus de présentateurs de jeux ou de magazines se découvrent soudainement des talents d'acteur.
Après les pionniers Jean-Luc Reichmann avec «Léo Mattéi» ou Laurence Boccolini dans «Mademoiselle Joubert», on a pu apercevoir récemment Stéphane Bern mener l'enquête sous les traits de «Bellefond», Michel Cymes soigner les animaux dans «La Doc et le véto», avant de découvrir la semaine prochaine Christophe Dechavanne intriguer Corinne Masiero dans «Capitaine Marleau». Et ce dimanche 27 mars, c'est l'inénarrable Stéphane Plaza qui joue aux gendarmes et aux voleurs dans «Meurtres à Figeac» sur La Une.
D'accord, on est sans doute plus proche du niveau «Plus belle la vie» que de «La Vie est belle». Mais on peut se mettre à la place des comédiens de métier qui voient les rôles les plus en vue leur filer sous le nez. Des jobs squattés par des personnalités qui n'ont aucun besoin de reconnaissance, et qui pour la plupart n'ont jamais mis les pieds dans une école de théâtre ou de cinéma...
Cela dit, le raisonnement des producteurs qui font appel aux services de ces apprentis est compréhensible : ils construisent leur projet en se basant sur la notoriété de leur tête d'affiche, qui va attirer l'attention de la presse et du public, dans un domaine où l'audience prime sur la qualité du jeu. Indirectement, la «guest-star» donne du travail à toute une série de techniciens et de métiers connexes de la fiction, mais aussi de seconds rôles. Un non-comédien va donc drainer du monde au profit des comédiens. Et générer davantage de recettes, qui vont servir à produire d'autres fictions...
La logique est économique, comme presque toujours sur le petit écran.
Julien Vandevenne
Rédacteur en chef adjoint