
De Radio Deux à VivaCité, en passant par Fréquence Wallonie et Bruxelles Capitale, le décrochage de l’après-midi faisait partie du paysage depuis des décennies.
«Café liégeois», «Hainaut soir», «Namur-Luxembourg aller-retour», «Vivre Ici Bruxelles-Brabant wallon»… C’étaient les marques de fabrique du 2e programme radio de la RTBF depuis la nuit des temps.
Aujourd’hui, c’était la der’ des der’. À la rentrée de septembre (fin août !), les auditeurs n’auront plus leur programme de proximité par excellence. Mais comment en est-on arrivé là ? Est-ce que les auditeurs ont vraiment déserté la case ? Ou est-ce qu’à force de changer le décrochage de place dans la grille, l’auditeur s’est perdu ? On ne le saura jamais… Sauf que de passer d’un Drive-time (2e moment de grande écoute en radio) entre 17 h et 19 h à un programme d’accompagnement du début d’après-midi, il y a une grande marge… Si on voulait tuer le «décro», on n’aurait pas mieux fait !
La direction de VivaCité rétorquera qu’à la rentrée, rien ne changera pour l’auditeur. Au lieu de 4 émissions produites en région, le choix devrait être fait d’en réaliser une seule multirégionale qui donnera sans doute toujours la parole à ceux qui font bouger la vie d’une province, mais depuis un seul studio.
Ici comme ailleurs, ce sont toujours les régions qui trinquent. D’un côté, on s’enorgueillit de faire de la proximité, plus proche que ça tu meurs, mais au premier coup de semonce économique, ce sont les décrochages qui prennent les premiers coups. La RTBF n’est pas un cas isolé : Bel RTL a aussi supprimé son décrochage liégeois, il y a belle lurette. Et chez nos voisins, France Bleu et FIP diminuent la voilure de saison en saison.
En attendant, que ce soit Philippe Jauniaux (à Mons), Terry Lemmens (à Namur), Pascal Michel (à Liège) ou Vanessa Klak (à Bruxelles), leur avenir n’est pas teinté d’autant de complicité que le slogan de la radio. On a déjà vu mieux pour bien démarrer les vacances, non ?
Pierre Bertinchamps
Journaliste