Joëlle Scoriels, marraine d’Action Damien : «C’est un honneur pour moi !» (vidéo et photos)

Joëlle Scoriels, marraine d'Action Damien : «C'est un honneur pour moi !» (vidéo et photos)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

L’animatrice de «69 minutes sans chichis» est la marraine d’Action Damien, une opération caritative qui battra son plein le week-end des 23, 24 et 25 janvier, pour lutter contre les maladies de la pauvreté. Un rôle de porte-drapeau que Joëlle Scoriels assume et revendique.

Action Damien soigne, dans quatorze pays très touchés par la pauvreté, la tuberculose, la lèpre et la leishmaniose (la lèpre des montagnes). La fondation est essentiellement présente au Congo et en Inde.

Son objectif : mettre en place des programmes pour que les Etats soient suffisamment autonomes, par la formation de médecins ou d’infirmières, pour fournir assez de soins aux malades.

Vous avez été surprise que l’on vous demande de parrainer une telle opération ?

Je l’ai perçue comme un honneur et comme une sorte de «promotion», en lien avec une image et une notoriété. J’avoue que je ne mesure pas l’aura que je peux avoir sur le public, mais c’est un indice qui est super positif. Action Damien est une association que tout le monde connaît, et je suis hyper fière d’avoir été contactée pour en être la marraine.

Après Julie Taton, Tatiana Silva ou Jean-Michel Zecca, c’est la crise qui pousse les associations à prendre des people forts pour les représenter ?

Certainement. Mais, c’est de bonne guerre, je trouve. De manière générale, sur une affiche ou dans un média, si la personne sur la photo n’est pas connue, chez certains, l’impact sera moindre que si c’est un visage connu. Pour moi, il y a une logique à utiliser une notoriété pour faire passer un message de façon éventuellement plus percutante. Mon rôle, ici, est d’être en soutient à Axel Witsel qui est l’ambassadeur de l’Action, en 2015. C’est quelqu’un qu’on ne présente plus et qui est connu de 7 à 77 ans, voire de 9 mois à 99 ans, maintenant ! C’est dans l’usage de mettre à contribution des personnalités pour défendre une opération aussi noble.

Vous êtes partie sur place en Inde. Comment avez-vous vécu ce voyage ?

C’est une partie du monde que je ne connaissais pas du tout. Et ce coin du pays, on le montre assez peu dans les médias… J’ai été frappée par les paysages et les visages. Pendant ces trois jours, j’ai essayé de tout dévorer des yeux. À côté de cette curiosité, j’ai pu découvrir comment Action Damien procède sur place. Le but de ce voyage était de voir un maximum de choses que l’association fait pour la population. Que ce soit dans la recherche, où j’ai découvert un labo à la pointe dans l’analyse et le traitement de la lèpre et ainsi que de la tuberculose. Ou dans les soins prodigués. J’ai aussi assisté à une opération chirurgicale. C’était assez impressionnant, et je n’ai d’ailleurs pas pu rester jusqu’au bout de l’opération. En Inde, il y a des spécialistes mondiaux dans le traitement des déformations dues à la lèpre. Même si on est guéri, il subsiste des déformations liées aux tendons que l’on peut réparer. J’ai rencontré une personnalité importante d’Action Damien, une sorte de mascotte, qui a beaucoup de séquelles de la maladie parce que, pendant trente ans, il n’a pas voulu se faire soigner. On a vaguement idée de ce qu’est la lèpre, et quand on est confronté à une personne qui est aussi marquée, on ne sait pas quoi faire. Même si elle est tout à fait guérie, je reconnais que je n’étais pas à l’aise. J’ai rencontré aussi des malades de la tuberculose. C’est devenu le combat principal d’Action Damien.

Comment avez-vous vécu le retour en Belgique après autant d’émotion ?

Le voyage a eu lieu juste avant Noël. Je suis rentrée le 23 décembre, et le lendemain, on faisait un réveillon en famille, c’était assez troublant comme contraste. Je savais que serait difficile à digérer dans les circonstances des fêtes de fin d’année. Je me suis pris en pleine face les conditions de vie de personnes malades en Inde. La vie quotidienne sur place est à mille lieues de ce que nous vivons ici. Je ne parle même pas du confort, mais juste des habitudes de vie. C’est fou, aujourd’hui, de s’imaginer que dans les villes et les banlieues que j’ai pu visiter, il n’y a aucune gestion des déchets, par exemple. Les répercussions sont néfastes, et c’est ce qui fait que les maladies sont difficiles à traiter et à éradiquer.

Dans sa campagne, Action Damien propose de verser 40 € par mois pour sauver une vie. C’est à la fois beaucoup et peu de choses…

Ce n’est rien du tout à notre mesure. C’est l’équivalent d’un babysitting. Et en tant que maman, je sais de quoi je parle… C’est une vision du montant qu’il faut aussi avoir ! Avec 40 €, on peut soigner une personne pour qu’elle guérisse réellement. Je propose que chacun imagine ce qu’il fait avec 40 € sur un mois de salaire. Alors, je ne dis pas que tout le monde peut et doit se le permettre, mais je pense que beaucoup d’entre nous ont la capacité de se passer de 40 € pour sauver la vie de quelqu’un.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Découvrez ci-dessous un reportage sur la visite en Inde effectuée par Joëlle Scoriels en décembre dernier :

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