Lettre ouverte de Marcel Sel à Charles Michel : «Nos enfants ne sont pas de la chair à terroristes»

Lettre ouverte de Marcel Sel à Charles Michel : «Nos enfants ne sont pas de la chair à terroristes»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le blogueur et chroniqueur de Télépro ne mettra pas ses enfants à l’école ce mercredi. Et il s’en explique au Premier ministre via une longue lettre ouverte sur son blog.

Homme de médias, auteur d’un blog d’opinions très suivi, chroniqueur chaque semaine dans le magazine Télépro et serial tweeter, Marcel Sel est un observateur attentif et avisé de l’actualité.

La décision des autorités de rouvrir ce mercredi 25 novembre les écoles bruxelloises, malgré le maintien du niveau 4 d’alerte, l’a fait bondir sur son clavier, pour s’adresser directement à Charles Michel.

Voici en résumé ce qu’il dit :

«Monsieur le Premier Ministre, mes enfants n’iront pas à l’école mercredi, ni les jours suivants parce que, dans les circonstances actuelles, je ne peux pas considérer responsable ni imaginable, en tant que parent, de les y envoyer.»

Si le journaliste reconnaît que les autorités tentent de protéger la démocratie face à une menace exceptionnelle, il demande au Premier ministre de «faire de même avec la vie de nos enfants, la prunelle de nos yeux.»

Les enfants restent en première ligne en cas d’attaque

Car selon Marcel Sel, la menace n’a pas de raison d’avoir subitement baissé en quelques jours : «Dimanche, vous preniez la décision de fermer les écoles maternelles, primaires, secondaires, ainsi que les universités et les hautes écoles, parce que vous ne pouviez pas « assurer leur protection ». Soit vous êtes sûr qu’elles ne sont pas menacées, et elles n’ont pas besoin de protection, soit vous n’êtes sûr de rien, et je tiens cette hypothèse pour la plus probable : les terroristes empêchés d’atteindre leur cible primaire ne vous demanderont pas votre avis pour en changer selon leur bon vouloir.»

Si l’on en croit les enquêteurs eux-mêmes, les quelques opérations policières déclenchées depuis ce week-end n’ont pas semblé très fructueuses : aucune arme et aucun explosif retrouvés. «Au mieux, vous auriez donc arrêté quelque chose comme un dixième de l’équipe qui s’apprête à frapper de façon imminente, à tuer et blesser plusieurs centaines de nos concitoyens, de nos amis, de nos jeunes, de nos enfants», précise Marcel Sel.

Un manque de sécurité dans les écoles

Des mesures de sécurité ont été annoncées par les autorités lundi soir pour les écoles. Mais elles n’ont pas convaincu Marcel Sel… Posant des questions à la Fédération Wallonie Bruxelles via Twitter, celui-ci n’a reçu que de vagues réponses. Ce à quoi il rétorque : «Nous ne parions pas, nous, sur la tête de nos enfants. Nos enfants ne sont pas une denrée ça ne se mesure pas en euros. Vous en avez libéré 400 millions, libérez-en plus si nécessaire ! Nous vivons dans un monde où la menace terroriste est une réalité (…) nos enfants sont une cible comme une autre. Elle doit être protégée au moins aussi bien que toutes les autres».

Des militaires à l’entrée des écoles

«Au moins deux militaires et un policier devant chaque entrée de chaque école semblent dès lors le strict minimum envisageable», déclare-t-il. Il ajoute : «Mes enfants ne mettront pas un pied dans une école bruxelloise tant que les terroristes n’auront pas été capturés ou abattus, ou tant que la protection ne sera pas considérée comme le strict minimum pour ceux que nous aimons plus que tout. Ce n’est pas à nous, parents, d’assumer l’angoisse quotidienne qui découle de ces décisions. Ce n’est pas sur leur vie que nous laisserons porter l’incompétence potentielle, le laxisme structurel, les dérives éventuelles.»

Pour terminer, le journaliste affirme que «ceci (la lettre) vaut mot d’excuse pour l’absence de mes enfants à l’école, tant que des mesures suffisamment et réellement sécurisantes n’auront pas été prises, garanties, et formellement annoncées.»

Retrouvez l’intégralité de la lettre de Marcel Sel en cliquant ici

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