
Lisa Angell : «La France a ses chances cette année à l’Eurovision» (interview)

Avec «N’oubliez pas», la chanteuse défendra les couleurs de la France à l’Eurovision. Une symbolique et surtout une voix qui ne laissent pas indifférent. Télépro fait connaissance avec Lisa Angell.
Souvenez-vous l’an dernier dans «Les Chansons d’abord» sur La Une et France 3, Lisa Angell faisait partie de la bande de choristes qui accompagnaient Natasha St-Pier et les invités de l’émission. Moins connue chez nous, Lisa Angell a pourtant déjà trois albums de reprises à son actif, depuis 2011, et vient juste de sortir un opus, «Lisa Angell», avec de nouvelles compositions et une identité musicale propre.
L’Eurovision est une belle vitrine où la chanteuse ne compte pas faire de la figuration.
«N’oubliez pas» est un titre spécialement écrit pour l’Eurovision ?
Robert Goldman (le frère de Jean-Jacques, NDLR) est l’auteur et le compositeur de la chanson. Il me l’a proposée en octobre, alors que j’étais en plein enregistrement de mon album en studio. Il est allé voir Nathalie André, la directrice des divertissements à France Télévisions. Elle a eu un coup de cœur, et elle a pris tout le packaging : la chanson et la chanteuse.
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Evoquer le devoir de mémoire à Vienne, c’est toute une symbolique aussi…
En effet. Cette chanson, tout le monde se l’approprie. Il se passe quelque chose de magique, ici. Les gens sont touchés par le message du titre, la scénographie et les images que vous verrez derrière moi. Il y a une certaine émotion qui ressort de tout ça, et je pense que les journalistes qui ont vu les répétitions l’ont ressentie aussi.
Vous assumez ce choix (traditionnel) français de chansons «à texte» et souvent engagées ?
Ce n’est pas plus compliqué qu’une autre chanson. Pour moi, rien est compliqué à partir du moment où on a quelque chose à dire. Lorsqu’un artiste porte ce qu’il chante avec amour, du cœur et de la sincérité, le public le reçoit. Cette chanson, je l’ai choisie pour la mettre dans mon album au départ. Aujourd’hui, elle représente la France à l’Eurovision, et j’en suis fière. «N’oubliez pas» rend hommage aux femmes, et je suis contente d’avoir ce rôle.
Un couplet en anglais comme «Je n’ai que mon âme», en 2001, aurait été plus vendeur à l’Eurovision ?
Mon anglais «is too bad» (avec un accent très français, NDLR), donc il vaut mieux ne pas bien comprendre le français plutôt que ce que je vais tenter de dire en anglais. (Rires) Et avec le message que véhicule la chanson, on aurait pu nous traiter d’opportunistes. C’est un choix, avec Robert Goldman, d’assumer le texte en français, jusqu’au bout. On ne se fait pas de soucis là dessus… Mercredi, un journaliste grec m’a dit : «je n’ai pas compris la chanson, mais votre interprétation me va au cœur», c’était gagné !
Il y a la montée en puissance qui rappelle un peu Marie Myriam en 1977…
37 ans après, c’est vrai qu’il y a des ressemblances. Une vraie chanson, avec une interprète et une scénographie des plus sobres et épurée…
Vous sentez qu’il y a un plus grand engouement vis-à-vis dela France, cette année, à l’Eurovision ?
La presse est très réceptive. Nous avons fait deux répétitions qui ont été très remarquées, et j’espère que le public ressentira la même chose. Les retours sur place sont élogieux, donc je pense que pour 2015, la France a ses chances.
Lors de l’annonce de votre participation, la presse française n’était pas très chaude…
Quand on ne connaît pas les gens, on les critique plus facilement. Aujourd’hui, la presse française y croit et est derrière moi. Ça me booste aussi de savoir qu’il n’y a pas que les journalistes étrangers qui s’intéressent à ma chanson.
Natasha St-Pier vous a conseillée ?
Elle m’a juste dit d’être moi-même et de donner le meilleur de moi-même. Quand on fait ce genre de concours, il n’y a pas tellement de conseils à prodiguer…
L’Eurovision est une chance ou une étape dans votre parcours ?
C’est une très belle opportunité pour moi. C’est vrai que jusqu’ici, je n’étais pas très médiatisée. Je le vois plutôt comme un tremplin pour faire découvrir mon univers musical.
Votre album est du même gabarit que «N’oubliez pas» ?
Non, c’est de la variété, mais avec des textes forts. J’ai la chance d’avoir reçu des compositions de Serge Lama, et j’ai aussi travaillé avec Patrick Fiori et bien entendu Robert Goldman. C’est éclectique parce qu’il y a des chansons qui bougent aussi. Je ne suis pas qu’une chanteuse mélancolique !
Donnez l’envie aux Belges de voter pour vous samedi soir (la Belgique pourra participer au télévoting sur la RTBF, NDLR)…
Il y a la voix ! Et si quasi tous les pays sont venus vers moi parce qu’ils ont été touchés, et que les Belges ne le sont pas, ce serait dommage.
Que pensez-vous du candidat belge, Loïc Nottet ?
Je suis très contente qu’il se soit qualifié. Il chante terriblement bien et sa prestation m’a impressionnée. C’est un jeune garçon qui mérite sa place avec moi, en finale, je trouve. (La France est qualifiée d’office, NDLR)
Si la victoire ne vous revient pas, qui pourrait l’avoir ?
Justement Loïc Nottet ! La Belgique peut surprendre par sa qualité mais surtout son originalité. Les deux ensemble forment un tout. J’aime aussi la Grèce, l’Italie… Les goûts sont tellement subjectifs que c’est difficile de juger les autres.
De notre envoyé spécial à Vienne : Pierre Bertinchamps
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