Mohammed, le Hercule gazaoui qui déplace des bus en rêvant de liberté

Mohammed, le Hercule gazaoui qui déplace des bus en rêvant de liberté
AFP

Avec ses dents, il peut tirer sur plusieurs mètres un bulldozer ou un bus de plusieurs tonnes: Mohammed Baraka, 20 ans, rêve de sortir de la bande de Gaza sous blocus pour entrer dans les livres de records.

La force hors norme de ce Palestinien étudiant en hôtellerie lui a valu le surnom de « Samson gazaoui », du nom du personnage biblique à la puissance surhumaine qui réussit à arracher les lourdes portes de la ville de Gaza pour échapper aux Philistins qui le retenaient prisonnier.

Mais Mohammed préfère le surnom de « Jason gazaoui », par admiration pour un « surhomme » plus contemporain: l’acteur britannique et héros de films d’action Jason Statham.

Avec sa silhouette élancée, il ne faut à Mohammed que quelques minutes pour passer un harnais autour de ses épaules qui le relie à un bus de 20 places.

Il tire d’abord le véhicule en marchant puis le fait avancer de dix mètres la corde entre ses dents, à la seule force de sa mâchoire, sous le regard ébahi de dizaines de badauds attirés par le spectacle à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, où il vit.

Doté d'une force hors norme, Mohammed Baraka se fait casser des briques sur le dos le 4 janvier 2016 à Gaza

Le père de Mohammed Baraka, Kamel, qui travaille dans une école, rêve néanmoins d’un avenir au-delà de Gaza pour son fils.

Il en appelle au président palestinien Mahmoud Abbas et au patron du sport palestinien Jibril Rajoub pour qu’ils fassent sortir son fils de Gaza, l’enregistrent auprès des organisations sportives de Cisjordanie occupée et pourvoient à son entraînement.

Mohammed Baraka pourrait ensuite prendre part aux compétitions internationales où des Hercule du monde entier tirent des bulldozers et même des trains à la seule force de leurs dents ou de leurs épaules.

Mohammed « pourrait porter haut les couleurs de la Palestine et braquer un peu les projecteurs sur les jeunes de Gaza, interdits de voyage et privés d’espoir en l’absence de travail ou d’opportunité de se construire un avenir meilleur », dit Kamel Baraka, 55 ans.

Son fils opine: « On peut faire de grandes choses, il ne nous en manque qu’une: la liberté ».

Doté d'une force hors norme, Mohammed Baraka porte des pneus avec ses dents le 4 janvier 2016 à Gaza

Grâce à internet, des milliers d’autres Gazaouis ont déjà pu admirer les performances de Mohammed, assure son ami Mohammed al-Falit, étudiant en journalisme. « On a mis en ligne des photos et des vidéos de ses exploits et, sur Facebook, on a récolté des milliers de ‘like' », dit-il à l’AFP.

Ces vidéos montrent aussi que « les jeunes de Gaza ont des capacités et de vrais dons qui leur permettraient d’avoir leur place dans des compétitions », ajoute-t-il.

Après en avoir mis plein la vue à Gaza en déplaçant un bulldozer de 13 tonnes ou un bus de 50 places sans entraînement professionnel ni régime alimentaire particulier, Mohammed Baraka rêve de records mondiaux et de concours internationaux.

Mais son horizon paraît sérieusement limité, comme celui des jeunes de moins 30 ans qui représentent 70% de la population entassée à Gaza.

Israël impose depuis 10 ans un rigoureux blocus terrestre, maritime et aérien à ce territoire palestinien dirigé par le Hamas, son ennemi déclaré. L’Etat hébreu y a mené plusieurs guerre au cours des dernières années. Et aujourd’hui, les biens et les personnes entrent et sortent de Gaza au compte-gouttes.

«Il ne nous manque que la liberté»

Quant à Rafah, la seule ouverture sur le monde à ne pas être aux mains des Israéliens, l’Egypte en maintient le poste-frontière fermé quasiment en permanence, elle qui a fait du mouvement islamiste Hamas l’une de ses bêtes noires.

Doté d'une force hors norme, Mohammed Baraka se fait casser des briques sur le dos le 4 janvier 2016 à Gaza

Le père de Mohammed Baraka, Kamel, qui travaille dans une école, rêve néanmoins d’un avenir au-delà de Gaza pour son fils.

Il en appelle au président palestinien Mahmoud Abbas et au patron du sport palestinien Jibril Rajoub pour qu’ils fassent sortir son fils de Gaza, l’enregistrent auprès des organisations sportives de Cisjordanie occupée et pourvoient à son entraînement.

Mohammed Baraka pourrait ensuite prendre part aux compétitions internationales où des Hercule du monde entier tirent des bulldozers et même des trains à la seule force de leurs dents ou de leurs épaules.

Mohammed « pourrait porter haut les couleurs de la Palestine et braquer un peu les projecteurs sur les jeunes de Gaza, interdits de voyage et privés d’espoir en l’absence de travail ou d’opportunité de se construire un avenir meilleur », dit Kamel Baraka, 55 ans.

Son fils opine: « On peut faire de grandes choses, il ne nous en manque qu’une: la liberté ».

Doté d'une force hors norme, Mohammed Baraka se fait casser des briques sur le bras le 4 janvier 2016 à Gaza

« Je pensais que c’était une blague, c’est tellement fou et invraisemblable qu’il faut le voir pour le croire », s’exclame Mahmoud, qui conduit ce bus d’habitude.

La vocation de Mohammed Baraka est née à l’école où il épatait déjà la foule en sautant dans des cerceaux enflammés ou en déplaçant des motos en les tirant avec ses dents lors des kermesses de fin d’année.

Encouragé par son père et porté par son rêve d’égaler les exploits de Jason Statham, il est le premier à pratiquer ce sport singulier à Gaza.

Star du net

Mohammed raffole des idées « folles ». « Quand j’en ai une en tête, je m’y mets tout de suite, et aujourd’hui, je suis ravi parce que j’ai réussi à déplacer ce bus et à faire naître la joie sur les visages des enfants et des gens qui regardaient », dit-il.

Doté d'une force hors norme, Mohammed Baraka porte des pneus avec ses dents le 4 janvier 2016 à Gaza

Grâce à internet, des milliers d’autres Gazaouis ont déjà pu admirer les performances de Mohammed, assure son ami Mohammed al-Falit, étudiant en journalisme. « On a mis en ligne des photos et des vidéos de ses exploits et, sur Facebook, on a récolté des milliers de ‘like' », dit-il à l’AFP.

Ces vidéos montrent aussi que « les jeunes de Gaza ont des capacités et de vrais dons qui leur permettraient d’avoir leur place dans des compétitions », ajoute-t-il.

Après en avoir mis plein la vue à Gaza en déplaçant un bulldozer de 13 tonnes ou un bus de 50 places sans entraînement professionnel ni régime alimentaire particulier, Mohammed Baraka rêve de records mondiaux et de concours internationaux.

Mais son horizon paraît sérieusement limité, comme celui des jeunes de moins 30 ans qui représentent 70% de la population entassée à Gaza.

Israël impose depuis 10 ans un rigoureux blocus terrestre, maritime et aérien à ce territoire palestinien dirigé par le Hamas, son ennemi déclaré. L’Etat hébreu y a mené plusieurs guerre au cours des dernières années. Et aujourd’hui, les biens et les personnes entrent et sortent de Gaza au compte-gouttes.

«Il ne nous manque que la liberté»

Quant à Rafah, la seule ouverture sur le monde à ne pas être aux mains des Israéliens, l’Egypte en maintient le poste-frontière fermé quasiment en permanence, elle qui a fait du mouvement islamiste Hamas l’une de ses bêtes noires.

Doté d'une force hors norme, Mohammed Baraka se fait casser des briques sur le dos le 4 janvier 2016 à Gaza

Le père de Mohammed Baraka, Kamel, qui travaille dans une école, rêve néanmoins d’un avenir au-delà de Gaza pour son fils.

Il en appelle au président palestinien Mahmoud Abbas et au patron du sport palestinien Jibril Rajoub pour qu’ils fassent sortir son fils de Gaza, l’enregistrent auprès des organisations sportives de Cisjordanie occupée et pourvoient à son entraînement.

Mohammed Baraka pourrait ensuite prendre part aux compétitions internationales où des Hercule du monde entier tirent des bulldozers et même des trains à la seule force de leurs dents ou de leurs épaules.

Mohammed « pourrait porter haut les couleurs de la Palestine et braquer un peu les projecteurs sur les jeunes de Gaza, interdits de voyage et privés d’espoir en l’absence de travail ou d’opportunité de se construire un avenir meilleur », dit Kamel Baraka, 55 ans.

Son fils opine: « On peut faire de grandes choses, il ne nous en manque qu’une: la liberté ».

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