Pas de chambre disponible à Rio pour les JO ? Essayez un « Love hôtel »

Pas de chambre disponible à Rio pour les JO ? Essayez un "Love hôtel"
AFP

Rio a mis à contribution ses « Love hôtels », dont les chambres se louent à l’heure pour des rendez-vous galants, certains dotés de suites thématiques comme la « Versaillaise » ou la « Sadomasochiste », pour augmenter son offre d’hébergement pendant les jeux Olympiques.

Quelque 500.000 visiteurs étrangers sont attendus dans la « Ville Merveilleuse » pendant les Jeux qui commencent le 5 août. Sa capacité hôtelière reste insuffisante même si elle a doublé depuis 2009, quand Rio a été choisie ville hôte.

Dés lors, se loger dans un « Love hôtel », chez un particulier via le site de location Airbnb, ou dans l’auberge de jeunesse d’une favela, deviennent des alternatives intéressantes.

« 5.000 chambres seront offertes dans les Love hôtels où les prix sont jusqu’à 70% moins chers », déclare à l’AFP, Antonio Cerqueira, vice-président de l’Association des Love Hôtels de Rio.

La ville compte 182 Love hôtels (22.000 chambres) mais ceux qui recevront des touristes ont été adaptés : les lits ronds ont été changés par des modèles traditionnels, les miroirs au plafond et les chaises érotiques retirés, selon M. Cerqueira. Il se félicite que les 87 chambres de son « Villa Reggia », dans la zone portuaire, soient occupées pendant les JO.

« Et même les suites thématiques » — la Versaillaise couverte de dorures, hollywoodienne aux murs couverts de photos d’acteurs, la Japonaise et la Sadomaso aux murs noirs, lit en cuir clouté et plafond très haut d’où pendent des chaînes et une cage à supplices — « seront disponibles pour les intéressés », dit-il à l’AFP.

Une chambre d'un

« Alors que les hôtels augmentent les prix pour les JO, les Love Hôtels ont gardé les mêmes tarifs pour 12 heures (de 100 à 375 dollars, en moyenne) », souligne-t-il.

Alfredo Lopes, président de l’Association de l’industrie d’hôtels (ABIH-RJ), rappelle à l’AFP que le secteur s’était fixé comme objectif en 2009 de passer de 30.000 à 62.000 chambres.

« Mais avec la crise il n’y a aura que 56.500 chambres disponibles. On terminera après », souligne-t-il.

Si l’hôtellerie vient de traverser une « période creuse » cet été (austral), en raison du virus Zika qui a effrayé les touristes, aujourd’hui, le taux d’occupation est déjà à 88%, se félicite-t-il.

– Dans la favela ou chez l’habitant –

A l’occasion du Mondial-2014 et des JO, des auberges ont vu le jour dans les favelas « pacifiées » par la police qui surplombent le quartier touristique de Copacabana. Elles sont recherchées par des jeunes en quête d’aventures ou les moins argentés.

Terrasse d'une auberge dans une des favelas

L’accès n’est pas facile, il faut emprunter des ruelles étroites et escarpées, parfois des escaliers, mais la vue y est imprenable.

« On monte, on voit les petites maisons imbriquées, les gens et ça fait un peu peur mais le lendemain on se sent comme chez soi », déclare Marcelo Luis Pirelli, un routier argentin de 48 ans.

Il s’est installé dans l’auberge de jeunesse de Pablo Andres Gomez, un Chilien de 37 ans, qui avait ouvert son « Green culture Hostel » à Chapeu Mangueira, début 2014. L’hostel dispose de 37 lits dans des chambres collectives au prix de 180 réais par jour (moins de 55 dollars).

« On avait eu plus de demandes pendant la Coupe du Monde que maintenant. Mais je pense que ce sera complet pendant les JO », dit-il alors que des ouistitis se promènent sur la terrasse d’où l’on voit la plage de Copacabana.

Une personne dans la cuisine d'une auberge implantée dans des favelas

Il attribue la baisse « à toutes les mauvaises nouvelles diffusées par la presse: Zika, violence, crise économique et politique ».

En temps de récession économique, de nombreux cariocas profiteront des JO pour louer leur appartement.

Airbnb, la plus grande plateforme d’hébergement alternatif du monde a passé un accord avec le Comité Rio-2016 et a déjà des réservations confirmées pour plus de 55.000 visiteurs.

« Nous avons vu doubler le nombre d’espaces annoncés dans la ville au cours des 12 derniers mois », déclare à l’AFP Leonardo Tristao, directeur général d’Airbnb au Brésil.

L’an dernier, le revenu moyen d’un hôte de ce site a été de 2.000 dollars et l’impact économique pour la ville évalué à 162 millions de dollars, en tenant compte des sommes perçues par les hôtes et des dépenses des visiteurs.

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