Avec ou sans ailes, de nombreuses espèces réalisent des prouesses pour s’affranchir de la gravité !
Certains animaux dépourvus d’ailes ont développé des adaptations morphologiques extraordinaires pour voler. Que ce soit pour s’alimenter, échapper aux prédateurs, ou pour séduire… Mercredi à 9h25 avec le documentaire « Les Animaux s’envoient en l’air », Arte vous propose de partir à leur rencontre, lors d’un ballet aérien sans pareil.
Décollage
Le polatouche de Sibérie (Pteromys volans), une espèce d’écureuil, a un superpouvoir : en dépit de sa petite taille, c’est un planeur remarquable. Il étend ses pattes et déploie une membrane tendue entre ses poignets et ses chevilles, appelée le patagium.

Le polatouche…pas le sol !
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Cette combinaison naturelle lui permet de décoller et de planer lentement et sans bruit. Il peut ainsi franchir 50 mètres d’un seul trait. C’est pour lui un mode de locomotion rapide et économe en énergie ! Ses acrobaties aériennes ont aussi l’avantage d’attirer l’attention d’un partenaire potentiel…
Plan de vol
Le Chrysopelea, appelé serpent volant, n’a pas besoin de pattes pour planer dans la jungle du Sud-Est asiatique. Ce grimpeur accompli décolle de la cime des arbres grâce à une puissante poussée de sa queue. Dans les airs, sa cage thoracique se creuse et son corps devient plat comme un ruban. Il augmente ainsi sa portance et freine la descente. Quelques contorsions pour assurer sa stabilité et le vol plané se poursuit de branche en branche…
Dans ces forêts tropicales, les lézards aussi sont capables de planer : le Draco volans (lézard volant) possède un patagium entre ses pattes avant et arrière, qui se déploie à l’horizontale, et un autre sous la gorge, qui se déploie vers le bas.

Le polatouche…pas le sol !
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Toujours en Asie, les grenouilles volantes (quelques espèces de Rhacophorus) peuvent planer sur 15 mètres grâce à leurs palmures digitales.

Le polatouche…pas le sol !
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Vol plané propulsé
Les calamars volants (Ommastrephidae) s’élancent hors de l’eau par propulsion : ils expulsent de l’eau par leur siphon ventral, ce qui les projette hors de l’océan à la verticale. Une fois dans l’air, ils étendent leurs nageoires et tentacules comme des ailes, pour augmenter leur portance et planer. Ils peuvent ainsi se déplacer cinq fois plus vite dans l’air que dans l’eau, ce qui facilite leurs longues migrations.

Le polatouche…pas le sol !
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Repas acrobatiques
En Namibie, moins de la moitié des chacals à chabraque (Lupulella mesomelas) survivent à leur première année à cause de la sècheresse. La compétition est rude pour nourrir une portée. Le couple se met en embuscade près d’un point d’eau, observant les tourterelles du Cap ou les pintades de Numidie. Il faut un bond parfait, court mais explosif, pour les attraper au vol. Pendant que le père fait diversion et distrait les oiseaux, la femelle, fine et légère, avec des pattes musclées, jaillit brusquement dans les airs pour s’emparer d’un volatile…

Le polatouche…pas le sol !
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Conquête des airs
Le minuscule tarsier des Philippines (Carlito syrichta) fait partie des plus petits primates au monde (entre 8,5 et 16 cm). Ce chasseur nocturne aux yeux démesurés et aux oreilles mobiles est un redoutable prédateur aérien, exclusivement carnivore. Avec ses pattes longues et puissantes, il fait des bonds de quarante fois sa taille. Sa queue lui sert à garder l’équilibre en vol et à l’atterrissage. Grâce à ses longs doigts garnis de ventouses, il s’agrippe sans effort aux branches. Cette petite boule de poils est un as de l’attaque en embuscade !

Le polatouche…pas le sol !
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Championne du vol plané
En Californie, la salamandre errante (Aneides vagrans) vit dans les séquoias géants à feuilles d’if, les arbres les plus hauts du monde. C’est une grimpeuse hors pair qui progresse à la verticale grâce à ses coussinets adhérents, sa queue agissant comme une cinquième patte. À 50 mètres au-dessus du sol, elle peut s’élancer dans le vide pour fuir un danger.

Le polatouche…pas le sol !
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Ses pattes tendues contrôlent alors le plongeon et le ralentissent. Sa queue sert de gouvernail, un léger rajustement lui permet d’aiguiller sa descente. On ne soupçonnerait pas une telle maîtrise du vol plané chez une créature sans ailes !
Séduction de haut vol
Tous les ans, les raies du diable pygmées (Mobula munkiana) convergent par milliers dans les eaux de Basse-Californie. Avec leurs nageoires en forme d’ailes, elles planent dans l’océan. C’est l’occasion de trouver un partenaire, si on parvient à se faire remarquer ! Pour sortir du lot, la femelle a une tactique imparable : faire un plat bruyant, avec ses nageoires qui forment un disque d’un mètre de diamètre. Ses plats retentissants envoient des ondes sonores loin à la ronde et déclenchent une réaction en chaîne. Les mâles sautent le plus haut possible pour faire étalage de leur force. L’amour donne des ailes… La femelle met ses prétendants à l’épreuve durant plusieurs heures de flirt aérien. Elle aura ainsi la certitude de s’accoupler avec le mâle le plus puissant du banc. Qui veut assurer sa descendance a tout intérêt… à s’envoyer en l’air.
Cet article est paru dans le Télépro du 25/12/2025