Art déco, un siècle d’élégance

Le Palais des beaux-arts de Bruxelles (Bozar), en style Art déco. Conçu par l’architecte Victor Horta, il a été bâti entre 1922 et 1929. © Getty Images
Alice Kriescher Journaliste

À l’occasion du centenaire du style Art déco, «Des racines & des ailes» nous embarque ce mercredi à 21h10 sur France 3, de Paris à Reims, pour découvrir certains des plus beaux édifices de ce style résolument novateur.

Mouvement artistique à la portée mondiale, l’Art déco, pour décoratif, se diffuse dans tous les domaines de la création et, plus encore, dans celui de l’architecture d’intérieur avec ses tapisseries, son mobilier, ses vitraux ou ses sculptures ornementales. Retour sur le centenaire d’un art à part entière et toujours bien vivant.

Paris est une fête

L’Art déco montre le bout de ses formes géométriques durant les années 1910 et se développe davantage dans l’entre-deux-guerres et les Années folles. Courant esthétique un brin bipolaire, il exprime à la fois un retour à la sensibilité classique des beaux-arts, à la préciosité et, à contre-courant de l’exubérance de l’Art nouveau, un style plus classique, se nourrissant de l’influence des avant-gardes comme le cubisme.

À Bruxelles, la Villa Empain (1931-1934), conçue par l’architecte suisse Michel Polak avec son confrère Alfred Hoch sur commande du baron Louis Empain © Getty Images

Il naît en 1925

C’est à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris, en 1925, que l’Art déco va exprimer toute sa dualité. « Le public peut discerner deux tendances : l’une tournée vers le fonctionnalisme et l’épure géométrique ; l’autre vers le traditionalisme et le luxe », indique-t-on sur le site des BeauxArts.com. Une contradiction personnifiée par deux artistes présents lors de ce salon où l’on peut à la fois apprécier le pavillon du Corbusier, puriste et universel, et celui de Jacques-Émile Ruhlmann, classique et raffiné.

Musée flottant

L’un des endroits d’expression favoris des spécialistes de l’Art déco sont… les bateaux ! « Avec l’Île de France, en 1927, et le Normandie, en 1935, des décorateurs comme Jean Dunand, Louis Süe, André Mare ou René Lalique, y créent une ambiance unique et luxueuse », poursuit le site des BeauxArts.

Une cabine Art déco du paquebot français Normandie. Il fut détruit par un incendie, en 1942, dans le port de New York © Getty Images

Outre ces monstres des mers, d’autres bâtiments, sur la terre ferme, sont aussi emblématiques de l’Art déco. Ne citons que la flèche du Chrysler Building à New York, la célèbre Villa Empain bruxelloise, le théâtre des Champs-Élysées (premier bâtiment Art déco de Paris), le Palais de Tokyo ou le Palais de Chaillot, tous trois dans la capitale française.

Le lustre du grand hall d’entrée de la bibliothèque Carnegie (inaugurée en 1928), à Reims, dessiné par le maître verrier rémois Jacques Simon © Caroline Varga – France Télévisions

L’art de faire la différence

Côte à côte sur la ligne du temps, l’Art Nouveau (1890-1910, Belle époque) et l’Art Déco (1910-1950, Années folles) sont régulièrement confondus et, pourtant, différents. Tandis que le premier, apparu simultanément dans plusieurs pays sous des noms différents, fait la part belle aux courbes, arabesques et motifs végétaux, le second, parti de France pour se répandre dans le monde entier, est un adepte de la géométrie, l’épure et la symétrie.

Cet article est paru dans le Télépro du 6/11/2025

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