
Cauchemars en cuisine
Certains petits plats promettent le paradis à vos papilles. Puis vous emportent en enfer.
Vendredi, Arte consacre son «Voyage gourmand» à l’aloe vera. Paré de nombreuses vertus depuis des millénaires, le gel qui se trouve au centre de la feuille est aussi utilisé en cuisine. Le gel seulement ! Car le latex, la partie plus foncée qui se trouve entre le gel et l’écorce, présente des dangers pour la santé. La molécule d’aloïne qu’il contient a un effet irritant et cancérigène sur le gros intestin. Cette plante de la famille des Succulentes doit donc être manipulée avec prudence. Avant d’agir, il faut savoir…
Patates à table
L’objectif n’est pas de vous couper l’appétit, mais d’attirer l’attention sur certains aliments susceptibles de vous faire passer le goût du pain. Le menu est varié. Commençons par un aliment des plus courants : la pomme de terre. Est-elle consommable quand elle est germée ? Oui… mais non. Le souci s’appelle la solanine, une substance potentiellement toxique qui augmente quand la patate est verte ou germée. Elle peut provoquer des nausées, des maux de tête et, dans les cas les plus graves, des maladies nerveuses. Bon, il faut en ingurgiter une sacrée dose pour en arriver là : 2 kg pour une personne qui en pèse 60. Mieux vaut malgré tout être prudent, ôter les germes et leur base, puis cuire la pomme de terre verdie dans l’eau bouillante.
Méfiance
La remarque vaut aussi pour les patates douces, et pas qu’elles. Vous prévoyez un chili con carne ? Assurez-vous que les haricots rouges sont cuits à une température assez élevée. Vous éliminerez ainsi la phytohémagglutinine qu’ils contiennent, une toxine potentiellement toxique elle aussi.
Les feuilles de rhubarbe ? À éviter à tout prix dans vos préparations ! Elles contiennent une importante quantité d’acide oxalique, un poison redoutable. Et la noix de muscade dans votre béchamel ? N’y renversez pas le pot. À trop forte dose, et surtout moulue à partir de noix fraîches, elle peut devenir toxique, voire hallucinogène. Une cuillerée à soupe absorbée, ce sont nausées, palpitations, euphorie et vomissements garantis, la faute à la myristicine qu’elle contient.
Poisson-poison
Bien plus exotiques et nettement plus dangereux, une série d’aliments sont tout simplement mortels. En Corée du Sud, le sannakji consiste à manger du poulpe vivant. Les tentacules peuvent continuer à s’agripper. «Des cas d’étouffement sont possibles : il y aurait ainsi six décès par an», relate le portail de vulgarisation scientifique Futura. Le manioc ? Sa variété amère contient du cyanure. Elle peut entraîner la mort en une ou deux heures, selon l’OMS.
Grand frisson
Le grand frisson culinaire, le fugu le garantit à qui ose le déguster. Surnommé «poisson globe» (il se gonfle et double de volume en cas de stress), il est aussi appelé poisson-poison en raison de la tétrodotoxine qu’il renferme. Une seule bouchée d’une partie de son corps qui en contient peut tuer en quelques minutes. Pour le préparer correctement, cinq années d’apprentissage et une licence sont exigées. Apprécié des gourmets (qui lui trouvent un petit goût piquant…), le fugu mal préparé ferait une centaine de victimes par an au Japon. Une petite sole meunière, ça vous dirait ?
Cet article est paru dans le Télépro du 1er mai 2025.
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