À Monaco, un habitant sur deux est millionnaire. Comment ce minuscule État a-t-il pu attirer autant de richesses ?
C’est le deuxième plus petit État au monde après le Vatican. Avec ses 2 km², il est quatre à cinq fois plus petit que les plus petites communes de Wallonie. Monaco n’est qu’un confetti à l’échelle de la planète. Et pourtant… La Principauté est souvent sous le feu des projecteurs. Comment a-t-elle fait pour attirer ainsi la lumière et les millionnaires ? Ce mardi à 21h, Arte répond dans un document en trois parties : « Monaco, la grande histoire d’un micro-État ».
Un royaume d’opérette
On a souvent dit de Monacoque c’était un royaume d’opérette. Monté sur le trône en 1949, à 26 ans, Rainier a alors l’image d’un prince timide et réservé. C’est en 1955, en marge du Festival de Cannes, qu’une journaliste de Paris Match lui présente une star hollywoodienne : Grace Kelly. Leur mariage déverse une tonne de glamour sur la Principauté. À partir de là, il n’est plus une semaine sans qu’un magazine people raconte les faits et gestes de la famille Grimaldi. Des premières amours de Caroline et Stéphanie, dès la fin des années 1970, à leur bonheur d’être aujourd’hui grands-mères. Mais c’est évidemment le couple princier qui continue de faire couler le plus d’encre : Albert et ses enfants illégitimes, Charlène et ses étonnantes absences, les jumeaux Jacques et Gabriella qui ne sourient pas…
Tour de passe-passe
Cette vie sur papier glacé tendrait à faire oublier que les Grimaldi règnent sur Monaco depuis plus de sept cents ans. Depuis ce jour de 1297 où un aventurier génois, Francisco Grimaldi, s’empara du Rocher. La lignée s’est interrompue à plusieurs reprises depuis, mais un tour de passe-passe a, à chaque fois, permis à la famille de se perpétuer. Le dernier date de 1911, quand le prince Louis II (1870-1949) comprend qu’il n’aura pas d’enfant légitime. Il fait alors légitimer Charlotte, la fille naturelle qu’il a eue en Algérie avec une chanteuse de cabaret divorcée. Charlotte donnera naissance à Rainier en 1923, qui succédera à son grand-père sur le trône. S’il n’y avait eu d’héritier au décès de Louis II, le territoire de Monaco aurait été intégré à la France.
Une fortune bruxelloise
Monaco aurait aussi pu disparaître dans la foulée de la Révolution française. Le prince de l’époque fut totalement dépossédé de ses terres et de ses biens. En 1814, le Congrès de Vienne rendra Monaco aux Grimaldi. Mais que faire de ce caillou alors que partout ailleurs l’Europe se développe ? C’est le prince Charles III (1818-1889) qui va décider de l’avenir de la Principauté, bien aidé par la fortune de son épouse, la comtesse bruxelloise Antoinette de Merode. Charles fait construire un luxueux casino, à une époque où ce genre d’établissement est interdit dans tous les pays voisins. Bingo !
Le tempsdes promoteurs
Quand le casino ne fait plus recette, il faut trouver autre chose : Rainier fait de Monaco un paradis fiscal aux limites de la légalité… La Principauté s’est ultra bétonnée en gagnant du territoire sur la mer. C’est aujourd’hui l’État le plus densément peuplé au monde et celui où l’immobilier est le plus cher. Si vous disposez d’un million de dollars, vous pouvez acheter 34 m² à New York pour seulement 19 à Monaco… Soit la surface d’un emplacement de parking…
Cet article est paru dans le Télépro du 18/9/2025