Canal de communication entre le cerveau et le corps, le nerf vague régule de nombreux processus vitaux et joue un rôle central dans la gestion du stress. Samedi à 23h55 avec le documentaire « Le Nerf vague – Dialogue entre le cœur et le cerveau », Arte vous convie à sa découverte…
Les réseaux sociaux regorgent de contenus incitant à stimuler son nerf vague pour améliorer sa santé. Au-delà de cette mode, la science étudie attentivement ce capteur ultrasensible, dont elle est loin d’avoir percé toutes les potentialités.
Prenant naissance dans le tronc cérébral, le nerf vague emprunte dans notre corps un trajet particulièrement long et sinueux (d’où son nom). Avec ses 160.000 fibres nerveuses, il innerve le cœur, les poumons, l’estomac et les intestins. Il joue un rôle essentiel dans la régulation du système nerveux autonome, influençant des fonctions vitales comme la fréquence cardiaque, la respiration, la digestion, la phonation et la réponse immunitaire. Son dysfonctionnement peut entraîner divers symptômes : malaise vagal, syncopes, troubles digestifs, bradycardie, vertiges, anxiété, etc.
Un acteur clé
« C’est une voie de communication et de régulation à double sens entre le cerveau et les différents organes », explique la naturopathe canadienne Agnès Baille-Roy. « Il régule également les fonctions du système nerveux autonome parasympathique, prédominant en période de repos. Ainsi, le nerf vague travaille à calmer la fréquence cardiaque, la respiration, la tension artérielle, et à favoriser les fonctions digestives et la régénération tissulaire. Son principal neurotransmetteur est l’acétylcholine, substance connue pour ses effets anti-inflammatoires et ses bienfaits sur l’humeur. Le système nerveux autonome est également formé du système nerveux sympathique, qui est tout le contraire du parasympathique. Associé à l’action et à un état de vigilance, sa suractivation aura tendance à inhiber les fonctions du nerf vague. La fréquence cardiaque, la respiration et la tension artérielle seront alors augmentées, tandis que les fonctions digestives seront inhibées. Pour le maintien d’une bonne santé à long terme, le juste équilibre entre les systèmes sympathique et parasympathique est de mise. Malheureusement, le stress chronique diminue progressivement les capacités du nerf vague, ouvrant la porte aux problématiques digestives, cardiaques, à l’inflammation chronique… ainsi qu’aux désordres de type psychiatriques. »
Un outil thérapeutique puissant
Ce « super nerf » peut devenir un outil thérapeutique puissant puisque son équilibre est lié à la santé de l’ensemble de notre organisme. Des études scientifiques démontrent que la stimulation du nerf vague, par impulsions électriques, est efficace dans le traitement de maladies telles que l’épilepsie, le covid long et la dépression. Elle permet de bénéficier des propriétés anti-inflammatoires de l’acétylcholine ainsi que de ses bienfaits sur l’humeur, et favorise une saine digestion. Et elle augmente la résilience de l’individu face au stress.
La bonne nouvelle est que la stimulation du nerf vague est possible sans appareil électronique sophistiqué, ou sans les dispositifs vendus sur Internet dont l’efficacité reste à prouver… Plusieurs exercices et habitudes de vie favorisent son fonctionnement optimal : la respiration abdominale lente et profonde, le chant et les gargarismes (la vibration des cordes vocales renforce le tonus du nerf vague), le yoga, la cohérence cardiaque, l’activité physique régulière, un bon sommeil, la méditation, les aliments riches en oméga-3, en fibres et en probiotiques, l’exposition à la lumière naturelle du soleil… et les douches froides !
Cet article est paru dans le Télépro du 22/5/2025