Emmenée par un trio de jeunes interprètes – Annina Walt, Max Hubacher et Dimitri Stapfer – s’emparant de personnages en butte aux compromissions de leurs aînés, cette série en six épisodes compose une fresque chorale historique aussi captivante que courageuse. À voir ce jeudi soir sur Arte.
Suisse, 1945. La paix en Europe revenue, Egon Leutenegger a intégré le bureau chargé, pour le ministère public suisse, d’extrader, à la demande des Américains, les nazis en fuite. Grâce à une dénonciation, il est mis sur la piste d’une filière qui exfiltre d’Allemagne vers la Suisse d’anciens membres de la SS. Le frère cadet d’Egon, lui, s’apprête à épouser Klara, la fille d’Alfred Tobler, un industriel du textile dont il est devenu le bras droit. Suivant, en fil rouge, les aspirations au renouveau et à la justice de la jeune génération helvète au sortir de la guerre, «Le Prix de la paix» porte un regard sans complaisance sur un pan, sinon occulté du moins méconnu, de l’histoire de la Suisse pendant le conflit mondial et dans l’immédiat après-guerre. Du rôle discret de ses banques à ses compromis avec son voisin hitlérien, de l’indigence des moyens accordés à l’accueil des enfants juifs à l’organisation de filières pour «blanchir» les nazis en fuite et l’argent des spoliations, le scénario documenté de Petra Volpe lève le voile sur un passé peu glorieux…
Cet article est paru dans le Télépro du 8 mai 2025.