L’hélium, un gaz à ne pas prendre à la légère !

L’approvisionnement et la gestion de ce gaz rare pose problème à nombre d’entreprises, on en cherche même sur la Lune ! Alors pour les ballons… © Getty Images

Le prix de l’hélium a triplé en cinq ans. Une très mauvaise nouvelle, pas seulement pour les ballons. Ce mercredi soir, « Matière grise » (La Une) lui accorde un documentaire.

L‘idée vous a peut-être déjà traversé l’esprit. « Pour l’anniversaire du gamin, on ne lui gonflerait pas des ballons ? Attention : si les ballons en latex sont 100 % biodégradables, ceux en aluminium, souvent utilisés pour des anniversaires, mariages et autres événements festifs, ne le sont pas. Bonjour la pollution. Et pour qu’ils puissent flotter, ils doivent être gonflés à l’hélium. Or, depuis quelque temps, le prix de ce gaz a tendance à s’envoler. Sur certains marchés, il a triplé en cinq ans. Vous vous dégonflez ? Vous n’êtes pas les seuls. La hausse du prix de l’hélium n’impacte pas que son utilisation festive. Très loin de là.

Plus léger qu’une plume

L’hélium est un gaz rare (He), ininflammable, inodore et très léger. « Il existe en abondance dans l’atmosphère du Soleil, dont il tire son nom (« hélios » signifie soleil en grec) », rappelle, sur son site, la société Air Liquide, leader mondial des gaz, technologies et services pour l’industrie et la santé. Ce gaz noble possède des caractéristiques étonnantes : densité très faible, point d’ébullition extrêmement bas et conductivité thermique excellente, notamment. Conséquences : il est indispensable pour un nombre croissant d’applications.

L’hélium, c’est gonflé

Dans le secteur de la santé, par exemple. Vous avez déjà passé une IRM (imagerie par résonance magnétique) dans un hôpital ? Il y a de l’hélium là-dessous. Il est utilisé comme réfrigérant pour les aimants supraconducteurs, essentiels pour la production d’images de haute qualité.

Mélangé à l’oxygène, ce gaz est aussi utilisé pour faciliter la respiration de patients souffrant d’asthme. Dans des domaines fort différents, il intervient dans la fabrication des fibres optiques, des écrans plats ou des airbags, dans le soudage à l’arc ou l’exploration spatiale.

Abondant…

Revers de la médaille : le gaz le plus abondant dans l’univers, après l’hydrogène, ne se retrouve qu’en quantités infimes dans l’atmosphère terrestre. Principalement récupéré comme un sous-produit lors de l’extraction et du traitement du gaz naturel, il doit être raffiné pour être utilisé dans l’industrie. Les quantités sont abondantes. Au rythme de la consommation actuelle, ses ressources sont estimées à plus de cent ans, selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis. Alors, où est le problème ?

… mais rare

En 2023, on ne dénombrait que dix-huit unités de production d’hélium raffiné dans le monde, « neuf aux États-Unis, trois au Qatar et en Russie, deux en Algérie et une en Pologne », détaille le cabinet de conseil Alcimed, spécialisé dans les secteurs innovants. « Vu le manque de capacité de production, il y a pénurie d’hélium sur le marché. Les producteurs augmentent les prix ou réduisent l’approvisionnement pour les applications non essentielles ». Comme les ballons pour les fêtes. Nous y revoilà…

Périls en la demeure

Pour les recherches scientifiques (qui dépendent de machines utilisant de l’hélium), cette pénurie (pratiquement chronique depuis une vingtaine d’années) est un véritable danger. Les risques d’endommager les équipements sont également réels.

Offre limitée, prix en hausse et demande croissante (industrie électronique, défense, santé…) … : l’hélium, considéré comme une matière première fondamentale pour certains secteurs, voit son approvisionnement plus que menacé. Alors pour les ballons…

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