Louis XIII, souverain au pouvoir galvaudé

« Secrets d’Histoire » revient sur l’entente réfléchie entre le Roi et le cardinal de Richelieu © SEP

Ce mercredi à 21h10, « Secrets d’Histoire » revient sur un roi de France qui dut, sa vie durant, se battre pour sauver sa place sur le trône et déjouer de multiples complots.

Louis XIII, surnommé « le Juste » (afin de lui éviter le sobriquet « le Bègue », selon l’écrivain et gazetier Tallemant des Réaux), ne naquit pas sous une bonne étoile (1601), contrairement à son futur fils, Louis XIV, qui fut le Roi-Soleil.

Dominant dominé

Enfant d’Henri IV, premier monarque de la maison de Bourbon à monter sur le trône de France, et de Marie de Médicis, Louis XIII devint officiellement roi à 9 ans, quand son père, détesté du peuple, fut poignardé. Jusqu’à sa majorité, Marie fut régente. Mais ignorante et dominée par sa sœur de lait, Léonore Dori dite Galigaï, elle laissa celle-ci et son mari, Concini, gouverner à sa place, délaissant aussi Louis qui vécut au Louvre, à l’écart de la vie politique, jusqu’à sa majorité. Le garçon eut une enfance dépourvue d’affection et, battu, en conserva un caractère timide, neurasthénique et méfiant dont les psychosomatisations lui donnèrent migraines, crises d’angoisse et maladies chroniques.

La voix de l’absolutisme

La fragilité, le Roi la connut aussi en son royaume où la noblesse tenta de se rebeller contre lui, fomentant émeutes et conspirations nobiliaires, et où se mettre d’accord avec ses ministres fut plus que compliqué. Jusqu’à l’entrée en scène du cardinal Armand Jean du Plessis, alias Richelieu. L’ex-évêque sut profiter de la solitude du souverain pour l’épauler en tant que Premier ministre et pour guerroyer afin d’améliorer la position de la France en Europe. Et celle de Louis XIII sur le territoire national en parvenant à mettre fin au pouvoir des grandes familles françaises et en permettant ainsi au Roi d’accéder à son but ultime : l’absolutisme, forme de régime dans lequel le chef de l’État détient toutes les prérogatives politiques. Le cardinal réussit aussi à faire bannir la reine mère qui n’avait jamais vraiment abandonné ses habitudes complotistes. Bien que s’appréciant peu, les deux hommes surent donc agir de concert, mus par leur patriotisme, Louis comprenant la témérité de Richelieu et le second étant attaché à valoriser l’image du monarque et, à travers lui, celle du pays.

Pathétique prologue

Cet épisode tourmenté du parcours de la France prit fin d’abord avec la mort de Richelieu, apparemment vaincu par une maladie pulmonaire en 1642. Un an plus tard, Louis XIII rendit l’âme, emporté par ce que l’on appelle aujourd’hui la maladie de Crohn. Et ce, trente-trois ans jour pour jour après le trépas de son paternel, Henri IV, qui ne fut pas non plus un garant de la stabilité.

Fort heureusement, la question de la succession au trône était alors réglée depuis la naissance de Louis XIV en 1638, fruit des amours de son père et de l’épouse de celui-ci, Anne d’Autriche, infante d’Espagne et du Portugal. L’enfant rayonna plus tard d’une façon ô combien différente. Mais son destin est une autre histoire…

Cet article est paru dans le Télépro du 28/8/2025

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