Suisse, petit pays, grands clichés

La Suisse prend son armée très au sérieux et celle-ci est classée au 29e rang mondial © Getty Images
Alice Kriescher Journaliste

De Genève à Zurich, en passant par les villages montagnards, le documentaire « Nos étonnants amis suisses » (ce mardi à 20h05 sur Tipik) nous embarque à la découverte des suisses.

Avec ses 9 millions d’habitants répartis sur 41.285 km2, faisant du pays le 133e en matière de superficie, la Suisse génère nombre d’idées reçues chez ses voisins. Sont-elles justifiées ?

Neutre, mais prévoyante

Souvent perçue comme une nation carte postale, avec ses montagnes, ses lacs, et pourvue d’habitants qu’on imagine pondérés, au joli accent traînant et à la neutralité politique légendaire, l’on pourrait penser que la Suisse est un modèle de tranquillité. Et pourtant, les Helvètes n’ont jamais cessé de mettre en place des moyens très poussés destinés à la protection du pays. Ainsi, le service militaire y est toujours obligatoire (il peut être troqué contre un service civil, mais le premier reste plus populaire) : tous les hommes majeurs (les femmes peuvent s’y inscrire sur base volontaire) doivent effectuer, avant l’âge de 34 ans, une formation de 18 à 21 semaines et participer ensuite à des stages annuels pour rester opérationnels. Non seulement l’armée suisse assure pouvoir mobiliser ses 140.000 miliciens en moins de 24 h, mais depuis les différents conflits mondiaux, le pays a également continué d’entretenir ses abris antiatomiques et bunkers publics construits à l’époque. « Ainsi, il y a un abri dans la majorité des bâtiments construits à partir des années 1960 », précise swissinfo.ch. « En plus des 360.000 bunkers construits dans les maisons, les hôpitaux ou d’autres établissements, il existe également 5.000 abris publics. Résultat : la Suisse atteint un niveau de couverture qui dépasse même 100 % de la population. » Plus surprenant encore, à l’issue du service militaire, les réservistes sont autorisés à rapporter leur fusil à la maison. Résultat, la Suisse est le deuxième pays le plus armé au monde par habitant, juste derrière les États-Unis.

C’est du propre !

Vous avez déjà pratiqué un peu de tourisme suisse ? Vous avez alors dû noter que, comparés à ceux de grandes villes comme Bruxelles, les centres urbains de Lausanne ou Genève combattent mieux la saleté. « À Lausanne, dès l’aube, des agents luttent contre les incivilités. Leur but : prendre en flagrant délit les Lausannois qui jetteraient leurs déchets domestiques dans les poubelles de rue », indique-t-on sur le site de la RTBF. Le conseil des États a fixé l’amende maximale à 300 francs suisses (322 €), à charge ensuite à chaque canton de punir plus ou moins sévèrement ces comportements. Par exemple, à Lausanne, où plus de 1.700 amendes sont dressées chaque année, cracher au sol coûte environ 100 francs suisse, soit 107 €, tandis qu’uriner dans l’espace public vaut le double. Chez nous, les mêmes incivilités sont loin d’être ignorées par la loi : si vous êtes pris en train de jeter des détritus, graffer un mur, ne pas ramasser les déjections de votre chien ou d’en produire vous-même, il faudra débourser 350 € maximum pour les majeurs et 175 € pour les mineurs. Alors, pourquoi une telle différence d’hygiène de Berne à Bruxelles ou Liège ? Pour le justifier, de nombreux responsables politiques pointent du doigt trois facteurs principaux : un manque de connaissance des citoyens, de l’indifférence et des moyens financiers trop faibles pour permettre aux communes d’assurer correctement la propreté.

Le saviez-vous ?

•Avec ses 1.500 lacs, la Suisse possède 6 % des réserves européennes d’eau douce.

Selon les données du site de statistiques Statista, en 2023, la Suisse était sur la troisième marche du podium mondial en matière de PIB par habitant, derrière le Luxembourg et l’Irlande.

S’il est fort subjectif de trancher entre le chocolat suisse et belge pour savoir qui détient la meilleure recette, force est de constater que nos amis helvètes sont de plus gros consommateurs avec près de 9 kg de chocolat engloutis par personne annuellement, contre 7 kg chez nous.

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