Sites de rencontres, coaching amoureux, agences matrimoniales… : amour et argent font bon ménage. Un sujet abordé ce dimanche à 13h40 sur TF1 dans «Reportages découverte».
« Le prochain, j’y vais ». Le disc-jockey a beau passer un troisième « crapuleux slow », Philippe n’arrive pas à se décider. La séquence des cœurs à prendre touche à sa fin, l’élue de son cœur fait toujours tapisserie de l’autre côté de la piste, rien n’y fait. Le trac paralyse notre amoureux transi. Il peut encore attendre le slow suivant, implorer une amie de contacter la jeune fille, l’appeler au téléphone chez ses parents, lui écrire une lettre… mais c’est tout. Les années 1970 ont beau être celles du « peace and love », ce n’est pas gagné pour Philippe. Cinquante ans plus tard, l’arsenal est nettement plus étoffé…
Panoplie
« Trouver l’âme sœur en 5 étapes », « Pour des célibataires exigeants », « Si vous n’aimez pas vos imperfections, quelqu’un les aimera pour vous »… : à défaut d’avoir trouvé une âme sœur, les cœurs à prendre peuvent être séduits par un de ces slogans. Les applications, les sites de rencontres et les nouveaux concepts qui promettent de trouver l’amour foisonnent. À moins qu’ils ne préfèrent s’adresser à un coach ou une agence matrimoniale : elles sont de retour, reliftées. Passage en revue des troupes.
Vieux-jeu
Tinder, Meetic, AdopteUnMec… : les applications de dating sont nombreuses. À chacune son créneau. L’une se spécialise dans les rencontres sérieuses, l’autre dans les « coups d’un soir ». L’embarras du choix. Apparues sur le Web au milieu des années 1990 (avec Match.com en 1995 comme pionnière mondiale), elles passent à la vitesse supérieure dans les années 2000 (avec les applications mobiles et la géolocalisation). Leur âge d’or semble aujourd’hui derrière elles. L’année dernière, une enquête de la plateforme Forbes Health (spécialisée dans la santé) montrait que 79 % des utilisateurs de la Génération Z (nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2010) ressentent de la lassitude face aux applications. Selon le New York Times, les rencontres en ligne sont passées de mode. Malgré cela, on estime que de 300 à 366 millions de personnes dans le monde utilisent des sites et applications de rencontres. Le marché mondial devrait atteindre près de 3 milliards d’euros cette année.
Love is in the air… du temps
Face à ce désamour (relatif), de nouveaux venus font leur apparition sur le marché de l’amour. Le coaching amoureux ou « love coaching » entre dans la danse. « Un(e) love coach a pour but d’aider ses clients à faire le point sur leur vie amoureuse », explique un centre de formation à distance. Aucun diplôme n’est requis, les formations ne sont pas obligatoires en Belgique car la profession n’est pas légalement réglementée. Chacun peut donc s’intituler coach.
Agences 2.0
Des agences matrimoniales « new-look » font aussi du pied aux cœurs solitaires. Elles « modernisent le courtage matrimonial traditionnel en offrant un accompagnement humain, personnalisé et sécurisé », propose l’une d’elles sur son site. Elles se distinguent des applications de rencontres « par leur approche sérieuse et discrète pour des relations durables, avec un suivi par des conseillers », ajoute une autre entreprise.
La vraie vie
Face à la superficialité, à la déshumanisation, au manque d’authenticité et au burn-out de la rencontre (trop de choix tue le choix…), les plus jeunes se tournent vers des approches plus authentiques et réelles. D’autres tendances naissent donc sur le marché : les concepts d’événements physiques. Des cours de danse ou de cuisine aux activités ludiques en bars à jeux (fléchettes, pétanque), en passant par les escape games. Dans le concept belge « Marié à la première entrée », les « couples » se rencontrent pour une « première entrée » (un cocktail, un verre) dans un lieu donné, sans le filtre des réseaux sociaux. Le choix est vaste pour trouver l’âme sœur.
Quant à Philippe ? Il n’a jamais osé l’inviter à danser mais s’est malgré tout marié avec cette amie d’enfance. Ils se sont embrassés pour la première fois lors d’une balade en forêt…
Cet article est paru dans le Télépro du 25/12/2025