Catastrophes naturelles : sale temps pour la planète

L’habitation de ce garçon des îles Fidji a été envahie par les eaux de l’océan Pacifique et rendue inhabitable. Pour lui et sa famille va commencer un exode pour survivre… © Getty Images

Incendies dévastateurs, inondations exceptionnelles, sécheresses extrêmes :les catastrophes naturelles jettent sur les routes de l’exode des milliers de réfugiés climatiques. L’Europe est aussi touchée. Ce mardi à 22h20, Arte diffuse le documentaire «Déplacés climatiques : sans toit ni droit».

En juillet dernier, le gouvernement De Wever validait sa contribution finale au plan national Énergie-Climat (PNEC) 2021-2030 pour la Belgique. « Un document stratégique important », commentait Climat.be, le site Web du gouvernement, alors que la Belgique s’est engagée à réduire de 47 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Ajouté aux plans des Régions, ce document constituera le Plan national intégré qui devrait être transmis à l’Union européenne fin septembre. « Encore un délai supplémentaire alors que la maison brûle et que le bateau coule », critiquent ceux qui reprochent déjà au plan son manque d’ambition et ses difficultés prévisibles de mise en œuvre. L’urgence se rappelle pourtant à nous, quotidiennement.

La Terre a la fièvre

Interrogé par la société Broptimize, spécialisée dans la transition énergétique des entreprises, le climatologue Jean-Pascal van Ypersele osait récemment la comparaison parlante entre l’état de santé de notre planète et celui du corps humain. Avec une température de +1,2 °C par rapport à la fin du XIXsiècle, la Terre est un peu comme un corps humain à 38,2 °C. « Nous sommes en route vers 38,5 °C. Soit +1,5 °C à l’échelle du climat mondial, un seuil que l’Accord de Paris nous invite à ne pas dépasser », explique le scientifique. Et pourquoi cela ? « Parce qu’à 39 °C de fièvre, nous restons au lit. Et la Terre, aujourd’hui, ne va pas bien. » Pas bien ? L’année 2025 est marquée par des prévisions de températures records et des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents. Selon le groupe américain UCS (l’Union des scientifiques préoccupés), « les records de température estivale dans l’hémisphère nord sont battus de manière importante de l’Arctique à l’Océanie ». UCS prévient : « Aussi chaud soit-il, cet été pourrait bien être le plus frais du reste de notre vie. » Des centaines de millions de personnes sont impactées.

L’exode

Au cours de la dernière décennie, les événements météorologiques ont déclenché en moyenne 21,5 millions de nouveaux déplacements chaque année. Selon les Nations unies, ce nombre pourrait atteindre 260 millions en 2030 et même 1,2 milliard en 2050 si les tendances actuelles persistent. « Les réfugiés climatiques se dirigent principalement vers des zones proches, souvent des régions voisines ou des grandes villes, espérant y trouver de meilleures conditions de vie », analyse l’ONG CCFD Terre Solidaire. Les continents les plus touchés par cette migration climatique sont l’Asie et l’Afrique, en particulier dans les régions côtières et insulaires menacées par la montée des eaux et les sécheresses prolongées.

En Europe

Sur le Vieux Continent, les déplacements climatiques sont aussi une réalité croissante, souvent sous-estimée. Ces déplacements restent limités à l’intérieur des territoires. En 2024, la Grèce a enregistré le plus grand nombre de déplacements dus à des incendies de forêt (en tout 91.000 déplacements, dont 76.000 liés aux feux), devant l’Espagne (24.000), indique dans son dernier rapport le Centre international de surveillance des déplacements internes. En Italie, une tempête a provoqué 36.000 déplacements. En 2024, les événements météorologiques (souvent intensifiés par le changement climatique) ont été à l’origine de 99,5 % des 45,8 millions de déplacements liés aux catastrophes.

Cet article est paru dans le Télépro du 21/8/2025

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