Un Belge sur trois estime que sa situation financière – préoccupation majeure souvent classée juste après la santé – s’est dégradée ces derniers mois. Entre illusion et réalité… Un sujet évoqué ce vendredi à 19h50 sur RTL tvi dans «Je vous dérange».
Habemus budget ! Lundi 24 novembre, la nouvelle tombe à l’aube. Après 20 h de négociations, le gouvernement De Wever réuni en comité restreint (kern) vient enfin d’aboutir à un accord sur le budget 2026. Fumée blanche… et réactions en cascade.
Chacun prêche…
« Grâce au MR, le pouvoir d’achat et la compétitivité sont protégés », clame le parti libéral. « Le pouvoir d’achat est attaqué alors que les factures continuent d’augmenter », manifeste le syndicat socialiste FGTB. « L’accord budgétaire n’est pas parfait, mais il est correct et équilibré », estime le patron de l’organisation des employeurs privés AKT for Wallonia (ex-Union Wallonne des Entreprises). « Supercherie totale ! », tonne Raoul Hedebouw du Parti du travail de Belgique. La litanie est longue, les avis contrastés et tranchés. Les points de vue des uns et des autres s’articulent autour d’une question centrale. Les Belges vont-ils pouvoir continuer à acheter plus, moins, autant ? Quel sort est réservé à leur pouvoir d’achat ?
Le pouvoir d’achat c’est quoi ?
L’INSEE (l’institut national de la statistique en France) le définit ainsi : « Le pouvoir d’achat correspond au volume de biens et services qu’un revenu permet d’acheter ». En d’autres termes, c’est ce qu’un individu peut consommer en produits et services avec l’argent qui lui reste une fois toutes ses charges payées (« ce qu’il reste à la fin du mois »).
Tous concernés
Le pouvoir d’achat préoccupe tout le monde. C’est particulièrement criant dans le secteur de la grande distribution. Les campagnes publicitaires en témoignent. « Voici les produits libres. Sans nom. Aussi bons. Moins chers », lance Carrefour dès 1976 pour sa gamme de produits sans marque. Beaucoup d’autres lui emboîtent le pas. Aujourd’hui encore, la préoccupation est toujours là et s’affiche via des slogans « Action pouvoir d’achat » ou « Acheté pour être dépensé », avec des promotions et des gels de prix pour aider les clients à lutter contre l’inflation.
Chez nous
En Belgique, le concept moderne du pouvoir d’achat est surtout lié à la loi de 1996. Appelée « loi sur la norme salariale », elle visait à encadrer l’évolution des salaires pour préserver la compétitivité des entreprises belges par rapport à leurs voisins. Pour cela, elle limite notamment la marge de négociation des syndicats pour les augmentations salariales collectives. Trente ans plus tard, cette loi a subi plusieurs modifications, mais elle subsiste. Avec ses détracteurs et ses supporters.
Évolution
Début novembre, l’économiste Éric Dior (IÉSEG School of Management, une grande école de commerce privée) publiait une note interpellante. Selon son analyse, la progression du pouvoir d’achat des ménages belges depuis 1999 (l’arrivée de l’euro) a moins augmenté en Belgique (21,5 %) que chez ses voisins européens (40,3 % au Luxembourg, 33,8 % en France, 32,7 % aux Pays Bas). La faute à la hausse moins rapide des revenus primaires (avant impôts et cotisations sociales) par rapport à la moyenne européenne. La faute aussi, soulignait la Banque centrale européenne, aux taux d’intérêt réels pour les épargnants belges, inférieurs à ceux de leurs grands voisins, « ce qui a affaibli le pouvoir d’achat de leur épargne ». Seules l’Italie, la Grèce et l’Autriche font moins bien.
Selon le baromètre annuel de Cofidis, un Belge sur trois (32 %) estime que sa situation financière s’est dégradée ces derniers mois. Il n’en reste pas moins vrai que le pouvoir d’achat a malgré tout augmenté. C’est le point de départ du magazine « Je vous dérange », sur RTL tvi. « Ça va de mieux en mieux, pas pour tous bien sûr, mais pour la majorité d’entre nous », considère la chaîne privée. Qui ajoute : « Et pourtant, les Belges se plaignent de plus belle ». La suite vendredi à 19.50 !
Cet article est paru dans le Télépro du 4/12/2025