Plus de 4 milliards d’euros : c’est la valeur totale du crédit à la consommation en Belgique au mois de juin dernier. Ce mardi à 21h05, France 5 diffuse le documentaire «Ma vie à crédit : le bonheur est dans le prêt ?».
À la fin du mois de mars dernier, l’organisation des consommateurs Test Achats publiait les résultats de son Baromètre annuel de la consommation. Selon celui-ci, près d’une personne interrogée sur deux (44 %) déclarait « ne pas ressentir de stress financier ». Pourtant, toujours selon ce baromètre, un Belge sur trois (31 %) éprouvait toujours des difficultés pour acheter de la viande et du poisson ou payer ses factures énergétiques (33 %). Plus d’une personne interrogée sur deux (55 %) déclarait aussi avoir du mal à mettre de l’argent de côté. C’est alors que le crédit entre en jeux…
Combien
Les Belges qui vivent à crédit sont-ils nombreux ? Un article de Trends-Tendances de février 2024 indiquait que 25 % d’entre eux avaient au moins un prêt en cours. Difficile toutefois d’avancer un chiffre exact. D’une part, la notion de « vivre à crédit » est complexe et non mesurée directement par les statistiques publiques. D’autre part, les données disponibles se concentrent sur le nombre total de crédits accordés ou sur le montant des prêts et non sur les individus. Elles montrent néanmoins qu’un grand nombre de ménages belges sont engagés dans des crédits, comme en témoignent la quantité de crédits hypothécaires et de crédits à la consommation accordés. Grâce aux dernières statistiques de Statbel (l’office statistique officiel de la Belgique), on sait que 6.595.257 contrats au total étaient en cours dans le secteur du crédit à la consommation au premier semestre 2024. Toujours en 2024, 598.000 crédits à la consommation ont été accordés pour un montant total de 9,6 milliards d’euros, indique Febelfin, la Fédération du secteur bancaire et financier.
Pour quoi
Si certains n’hésitent pas à solliciter un prêt pour payer leurs vacances (un Belge sur cent l’a déjà fait), les Belges empruntent principalement pour l’achat d’un logement (neuf ou ancien) ou d’un véhicule, la construction ou la rénovation de biens existants. Ce qui les y incite ? Pour un crédit hypothécaire, « les taux d’intérêt attractifs à la suite de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, la stabilisation du marché immobilier et les mesures de soutien comme la réduction des droits d’enregistrement dans certaines régions », énumère une étude de la banque CBC. L’accès à des offres de prêt compétitives favorise bien sûr aussi les projets immobiliers.
Quelques chiffres
Selon Febelfin, le deuxième trimestre 2025 a été une période faste pour le crédit immobilier. Près de 55.000 contrats hypothécaires ont été signés (hors refinancements), pour un montant total de 10 milliards d’euros. Par rapport à la même période l’an passé, c’est un bond de 15,7 % en volume, et 30,4 % en valeur. Montants moyens empruntés (dans 93 % des cas à taux fixe) : 211.500 € pour l’achat pur d’un logement, 243.000 € pour un achat avec rénovation et 250.000 € pour la construction.
Mauvais payeurs
Il ne reste plus qu’à honorer le remboursement de ces prêts. Difficile une fois encore de donner le chiffre exact du nombre de Belges fichés sur la liste noire de la Banque nationale de Belgique (BNB), car il fluctue constamment. 265.651 Belges y étaient recensés en janvier 2024. Selon la plateforme mondiale de données Trading Economics, le crédit à la consommation en Belgique a atteint en moyenne 5.632,62 millions d’euros entre 1999 et 2025. Au total, il s’élevait à 4.734 millions d’euros en juin dernier.
Cet article est paru dans le Télépro du 4/9/2025