Vous avez beaucoup, énormément d’argent ? Pas de panique… Les « family offices » sont là pour vous aider à gérer votre patrimoine. Ce samedi à 19h05, TV5MONDE diffuse «Bazik – L’Argent des super-riches».
Le Mandarin Oriental, un complexe balnéaire de luxe somptueusement installé sur la plage Jumeira à Dubaï. Des gestionnaires de grandes fortunes du monde entier s’y donnaient rendez-vous les 6 et 7 mai derniers pour célébrer en grande pompe le 25e anniversaire du Sommet mondial de l’investissement des family offices (francisé : bureaux de gestion de patrimoine). Moyen-Orient, États-Unis, Grande-Bretagne, Singapour, Luxembourg… plusieurs dizaines de participants s’y sont retrouvés autour du gâteau pour faire l’éloge de la grandeur et des mérites de leur profession et d’un secteur d’activité peu connu du grand public et pourtant vieux de près de deux siècles.
Les débuts
À la fin du XVIIIe siècle, la révolution industrielle est en marche. C’est l’époque des premiers « titans de l’industrie ». L’un d’entre eux s’appelle John Pierpont Morgan. Sa fortune est colossale. Pour l’aider à la gérer, il lance en 1838 « The House of Morgan », l’ancêtre des family offices modernes. Cette structure, à cheval entre une banque centrale et une banque privée, est spécifiquement dédiée à la gestion de la fortune familiale des Morgan.
Elle inspire d’autres entrepreneurs richissimes. Notamment l’industriel John Davison Rockefeller, premier milliardaire de l’époque contemporaine. Il est considéré aujourd’hui comme le créateur du premier véritable family office aux États-Unis.
10 millions sinon rien
Le temps passe. Les familles (très) riches se multiplient, les family offices aussi. Pour quoi faire ? Comme on peut le lire sur le site de Deloitte, un des plus grands cabinets mondiaux de services professionnels, « si chaque family office est aussi unique que l’ADN de ses fondateurs, la plupart d’entre eux s’efforcent d’atteindre des objectifs communs ». Ces cabinets spécialisés gèrent de manière globale et sur mesure les affaires financières et personnelles de certaines familles. Quelles familles ? Des particuliers à très hauts revenus. C’est-à-dire ? L’association française des family offices évoque des clients qui disposent d’un patrimoine financier supérieur à 10 millions d’euros. D’autres sources parlent d’un seuil minimum de 50 millions d’euros. Il peut s’agir aussi bien d’entrepreneurs qui ont vendu leur entreprise que d’héritiers de fortunes importantes ou d’investisseurs privés qui souhaitent diversifier leurs actifs.
Missions
Quels services leur proposent les bureaux de gestion de patrimoine ? Tout dépend du type de family office. « Le single family office a pour rôle d’être l’interlocuteur unique pour toutes les préoccupations de la famille, du juridique au fiscal, en passant par les services de conciergerie de luxe », détaille le site Café de la Bourse.
« Les multifamily offices sont quant à eux de petites structures avec pour principale mission de structurer le patrimoine et de gérer les actifs de leurs clients. En Europe, ils suivent une trentaine de familles en moyenne. » Les banques privées peuvent aussi suggérer un service de ce type à leurs clients les plus fortunés.
Appel à l’équipe
Les family offices proposent donc leurs services dans différents secteurs tels que la gestion (immobilière, patrimoine ou portefeuille). La gouvernance familiale et la philanthropie font aussi partie du lot. Pour une gestion personnalisée et qualitative, plusieurs banques, notaires, avocats, experts immobiliers ou comptables peuvent être consultés. Tout cela a un prix. En Belgique, la rémunération d’un family office se compose généralement de frais de gestion annuels, exprimés en pourcentage des actifs sous gestion (entre 0,5 % et 2 % de leur valeur) et de commissions sur services spécifiques (conseil juridique, fiscal, immobilier). Selon le moteur de recherche d’emploi Jooble, le salaire mensuel moyen est de 6.671 €. La Belgian Family Office Association (BFOA) a été créée cette année. Elle a pour but de promouvoir le développement et la reconnaissance des family offices en Belgique.
Cet article est paru dans le Télépro du 29/5/2025