Trump rêve d’annexer le Groenland. Pour des raisons militaires, affirme-t-il. Mais il vise surtout les richesses du sous-sol…
« Il nous faut le Groenland. D’une manière ou d’une autre, nous l’aurons ! » Donald Trump est déterminé. Par l’argent, la diplomatie ou la force, le président américain est bien décidé à annexer le Groenland.
Il s’agit, certes, de la plus grande île du monde, mais elle est inhospitalière… Ce n’est qu’un désert de glace, où le soleil disparaît plusieurs mois par an. La vie y est si difficile que le taux de suicide y est dix fois plus élevé que partout ailleurs dans le monde. Mais alors, pourquoi Américains, Russes et Chinois lorgnent-ils tous sur ce territoire danois ? La réponse ce dimanche à 21h05 sur France 5, avec le documentaire « Groenland : annexe-moi si tu peux ».
Au temps des Vikings
Le Groenland est lié à l’Europe depuis l’an mil. Depuis que le Viking Erik le Rouge a conquis l’île pour fonder la première colonie européenne – cinq cents ans avant que Christophe Colomb ne découvre l’Amérique. Dans la foulée d’Erik le Rouge, plusieurs centaines de colons débarquent au Groenland, où ils cohabitent tant bien que mal avec les Inuits. L’île reste norvégienne jusqu’aux guerres napoléoniennes, puis devient possession du Danemark en 1814. Mais le voisin américain a des vues sur ce grand territoire… Dès 1867, la guerre de Sécession terminée, les États-Unis font une offre d’achat sur l’Alaska, le Groenland et l’Islande. La Russie accepte de vendre l’Alaska, mais le Danemark refuse de céder ses terres.
Une transaction immobilière
En 1946, le président Truman fait une nouvelle offre d’achat pour le Groenland. Durant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont installé sur l’île une base militaire, qui deviendra stratégique durant la guerre froide. Le Danemark accepte cette occupation militaire, mais refuse toujours de vendre. En 2019, durant son premier mandat, Donald Trump revient à la charge, présentant l’affaire comme une transaction immobilière. La Première ministre danoise lui répond que c’est « absurde », provoquant une crise diplomatique entre les deux pays. À peine réélu, Trump remet le Groenland sur le tapis. En décembre 2024, il déclare que « la propriété et le contrôle du Groenland sont une priorité absolue ». En janvier 2025, il envoie son fils sur place. En mars, c’est le vice-président, JD Vance, qui débarque… Mais il est tellement mal accueilli par la population que le voyage doit être écourté.
Vivement la fonte des glaces
Que veut exactement Donald Trump ? Il met en avant des motifs géostratégiques. Ils sont bien réels, mais le Danemark n’a jamais empêché les États-Unis d’installer au Groenland leurs infrastructures militaires. La vraie raison est ailleurs… Les lieux sont riches en ressources naturelles inexploitées : pétrole, métaux précieux et terres rares. Ce sont surtout ces terres qui affolent la planète, car elles sont indispensables au développement technologique. Selon un rapport de l’Union européenne, le sous-sol du Groenland recèlerait 25 des 34 minerais essentiels à la transition énergétique.
Des entreprises chinoises et australiennes se sont déjà implantées sur l’île, tandis que Poutine investit l’Arctique… Les États-Unis sont donc pressés de se positionner. Problème : la plupart des gisements du Groenland sont inaccessibles en raison de la calotte glacière. Mais les puissants de ce monde comptent sur le réchauffement climatique et la fonte des glaces pour que le problème soit bientôt résolu…
Cet article est paru dans le Télépro du 4/12/2025