Moins consommé que la viande, chez nous, et pourtant réputé meilleur pour la santé,le poisson est parfois délaissé en raison de son prix généralement perçu comme trop élevé.
Dans les étals des poissonniers belges, indépendants ou en supermarché, le cabillaud, la sole et le saumon restent les best-sellers. Par méconnaissance ou par habitude, nous passons ainsi à côté d’espèces de qualité gustative et nutritive égales pour un prix bien plus abordable que ces stars classiques.
Élargir son horizon marin
Le consommateur de produits de la mer manque-t-il de curiosité ? En 2020, plus de la moitié du poisson frais vendu, chez nous, était du cabillaud et du saumon. Or, ces deux poissons n’affichent pas les prix les plus bas du marché et, de surcroît, sont des espèces importées qui possèdent pourtant des équivalences plus proches de nous géographiquement, aussi savoureuses et moins chères. Ainsi, pour remplacer le cabillaud, poisson blanc et ferme, laissez-vous tenter par le merlan, le merlu ou l’aiglefin, des espèces communes dans nos contrées. Vous êtes fan de saumon cru ? Testez le plus économique rouget barbet, un substitut savoureux dans des préparations comme les sushis.
Ne les sous-estimez pas !
N’hésitez pas non plus à vous tourner vers des poissons injustement sous-estimés, comme la barbue ou le sébaste, et à privilégier ceux issus de la mer du Nord, comme la plie, la sardine, le maquereau et le grondin. Enfin, pour alléger la facture économique et environnementale, respectez la saisonnalité des espèces. Si certaines, comme l’anguille ou la truite, se dégustent toute l’année, ce n’est pas le cas de tous les poissons ! Pour y voir plus clair, rendez-vous sur le site Biendecheznous.be qui propose un calendrier saisonnier complet de nos poissons locaux.
Label gagnant
Pour nous guider dans une consommation raisonnée du poisson, des labels existent, dont les bien connus MSC (Marine Stewardship Council), pour les poissons sauvages, et ASC (Aquaculture Stewardship Council) pour les poissons issus de l’aquaculture. Bien que perfectibles (certains reprochent au premier de négliger les petits pêcheurs au profit des pêcheries d’envergure et au second des règles trop peu exigeantes pour l’obtention du label), ils demeurent un plus dans l’achat de produits qui permettent de démocratiser le coût de poissons dont la pêche est plus respectueuse de l’environnement, de notre santé et des travailleurs de la filière.
Poisson durable
Pour vous assurer de consommer du poisson « durable », vous pouvez aussi vous rendre sur le site du WWF. Il propose un système de feu tricolore pour bon nombre de poissons – le meilleur étant forcément le vert, le moins bon le rouge – fondé sur les critères suivants : état des stocks, impact environnemental et gestion des pêches et de l’aquaculture dans le monde.
Qu’est-cequ’on mange ?
La dernière enquête nationale menée par Sciensano à propos des habitudes alimentaires des Belges, portant sur l’année 2022-2023, a démontré que le Belge consomme en moyenne 63,1 kilos de viande/habitant/an contre 21,8 kilos de poisson. La truite, denrée typiquement belge, représente moins de 5 % de ce total. Notons que ces pourcentages expriment la quantité de poisson et de viande en poids vif et poids carcasse, il ne s’agit donc pas de ce que l’on ingère concrètement, mais bien de ce que l’on achète.
Cet article est paru dans le Télépro du 14/08/2025.