L’Inde et le Pakistan se toisent depuis longtemps. Faut-il craindre une guerre ? L’instabilité du Pakistan inquiète…
C’est une info passée inaperçue dans nos JT encombrés par d’autres conflits… Le 22 avril, un attentat terroriste a fait 28 morts au Cachemire. L’Inde a immédiatement accusé le Pakistan d’être à l’origine de l’attaque. Il s’en est suivi une crise diplomatique entre les deux pays, puis un conflit armé. Avec tirs d’artillerie et frappes de missiles. Un cessez-le-feu a été signé le 10 mai. Mais le spectre d’une guerre nucléaire plane entre l’Inde et le Pakistan. D’autant que ce dernier semble plus instable que jamais… À découvrir mardi dans un documentaire sur Arte à 21h : « Le Pakistan : une puissance nucléaire sous pression ».
Hindous et musulmans
Pour comprendre les origines du conflit, il faut remonter à 1948. Cette année-là, l’Empire des Indes devient une nation indépendante. Mais avant de partir, les Britanniques décident de régler les tensions religieuses en créant deux pays distincts : l’Inde pour les hindous, le Pakistan pour les musulmans. La frontière est tracée à la va-vite. Surtout se pose, entre les deux, la question du Cachemire. À l’époque, cette région montagneuse est peuplée en majorité de musulmans, mais dirigée par un maharaja hindou. À qui la rattacher ? Le Cachemire est finalement divisé entre l’Inde et le Pakistan. Depuis, chacun des deux pays réclame la totalité du territoire…
Le risque nucléaire
La question a déjà entraîné trois guerres entre l’Inde et le Pakistan. La première dès 1947-48, une autre dans les années 1960 et une troisième la décennie suivante. Depuis, bien que les deux pays restent en conflit, on ne parle plus de « guerre », mais de « confrontation ». Car un élément a fondamentalement changé la donne : tout comme l’Inde, le Pakistan possède désormais l’arme nucléaire…
De fragiles institutions
La situation est d’autant plus dangereuse que le Pakistan semble assis sur un baril de poudre. Au fil des ans, le pouvoir de l’armée (soutenue par les États-Unis durant la guerre entre l’URSS et l’Afghanistan) s’est renforcé. Plusieurs coups d’État l’ont prouvé. Dans le même temps, on a assisté à une montée en puissance des islamistes. Aujourd’hui, tant les islamistes que l’armée pourraient renverser les fragiles institutions démocratiques.
Et la population ? Avec près de 250 millions d’habitants, le Pakistan est le cinquième pays le plus peuplé du monde. Mais si l’on se réfère à l’indice du développement humain des Nations unies, il n’est que 161e sur 191… Pire : il a reculé de la 141e à la 161e place au cours des dix dernières années.
Changementclimatique
« La principale épine dans le pied du pays reste son caractère incertain tant au niveau politique qu’économique », note un rapport des autorités françaises. Ce même document indique que le taux de pauvreté est de 36,4 %, le taux d’illettrisme de 37 %.
Le pays peut-il compter sur sa jeunesse ? 61 % des Pakistanais ont moins de 24 ans. Mais leur instruction est insuffisante. Face à la crise économique et aux défis du pays, ils risquent donc davantage d’exprimer leur frustration que de proposer des solutions. Ajoutez à cela le changement climatique. Amnesty International a récemment tiré la sonnette d’alarme : le Pakistan est en première ligne. Il subit déjà des événements climatiques extrêmes qui renforcent encore la précarité de sa population…
Cet article est paru dans le Télépro du 17/7/2025