Les secrets d’un milliardaire

Bernard Arnault à la dernière Fashion Week parisienne, aux côtés de Brigitte Macron et Johnny Depp. © WWD via Getty Images
Christine Masuy Journaliste

De Dior à Vuitton, de Paris Match à Moët & Chandon… L’empire du milliardaire Bernard Arnault interpelle Élise Lucet.

Qui est l’homme le plus riche du monde ? Deux milliardaires se disputent la tête du classement. Elon Musk et Bernard Arnault. La fortune du Français est estimée à environ 200 milliards de dollars. Il aime cependant souligner que ce n’est pas le montant qu’affiche son compte en banque, mais la valeur du groupe dont il est le PDG et l’actionnaire majoritaire : LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy). Comment cet ancien petit patron a-t-il construit une telle fortune ? Ce jeudi à 21h10 sur France 2, dans « Cash Investigation », Élise Lucet s’intéresse aux coulisses du business de Bernard Arnault.

Donald, un vieil ami

Bernard Arnault voit le jour en 1949 à Roubaix. Son père est alors à la tête d’une entreprise de travaux publics. Diplômé de Polytechnique, il reprend l’entreprise familiale qu’il convertit en une société de promotion immobilière. En 1981, effrayé par l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand et de la gauche, Arnault s’exile aux États-Unis où il se lie d’amitié avec un autre promoteur immobilier : un certain Donald Trump… De retour en France en 1984, le trentenaire se lance dans un nouveau business. Avec l’aide de subsides publics, il rachète un groupe en grande difficulté : le groupe Boussac, qui possède Dior, Le Bon Marché, Conforama et Peaudouce. Arnault se débarrasse rapidement des couches-culottes et du mobilier bon marché pour ne garder que les marques haut de gamme et prendre la tête de Dior. En 1987, profitant du krach boursier, il assied sa position dans le luxe en rachetant LVMH.

Vignobles et médias

Aujourd’hui, LVMH possède une septantaine de marques de prestige. Outre la maroquinerie et le champagne (De Moët & Chandon à Dom Pérignon, il truste à lui seul 60 % du marché), Bernard Arnault a acquis de nombreuses maisons de mode : Givenchy, Celine, Kenzo, Guerlain… Mais aussi des horlogers et joailliers tels Bulgari, Tag Heuer ou Tiffany & Co. Dans le portefeuille de LVMH, on trouve de la grande distribution (Sephora, Le Bon Marché), des vignobles parmi les plus réputés (château d’Yquem ou château Cheval Blanc), de l’hôtellerie de luxe… Mais aussi quelques médias, dont Le Parisien et Paris Match.

Le génie français

Devenu richissime, Bernard Arnault lisse son image par des actions de mécénat. En 2014, il inaugure la Fondation Louis Vuitton, qui promeut la création artistique. En 2019, après l’incendie de Notre-Dame de Paris, il fait un don important pour la reconstruction. En 2020, lors du covid, il met ses usines de parfum à disposition pour la production de gel hydroalcoolique. En 2024, c’est l’un des principaux sponsors des JO de Paris… Mais cela ne suffit pas à faire taire certaines critiques. On reproche à Bernard Arnault d’exploiter toutes les ficelles de l’optimisation fiscale. Il a même un temps demandé la nationalité belge pour bénéficier d’une fiscalité plus attractive. On le critique aussi pour sa proximité avec les hommes de pouvoir. Il était aux côtés de Trump pour son investiture, il a été reçu au Kremlin par Poutine, il était l’ami de Sarkozy (dont il a été le témoin de mariage) et il est très proche de Macron – qui a un jour proclamé que « le groupe LVMH illustre le génie français »… Ajoutez à cela que les fils de Bernard Arnault ont eu Brigitte Macron pour prof de français dans un lycée privé et que sa fille a épousé le milliardaire Xavier Niel… Nul doute qu’il y a matière à gratter pour Élise Lucet !

Cet article est paru dans le Télépro du 27/11/2025

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