La France possède l’un des plus importants gisements de lithium d’Europe. Mais son exploitation fait débat. Explications lundi à 23h10 sur France 3 avec «Lithium : retour à la mine».
On le retrouve dans les batteries des voitures électriques et des smartphones. Le lithium est un métal indispensable pour la transition énergétique. Partout dans le monde, les projets se multiplient pour extraire celui que l’on surnomme le pétrole du XXIe siècle ou le nouvel or blanc.
La France dispose dans l’Allier d’un gisement unique en Europe qui permettrait d’extraire jusqu’à 34.000 tonnes de lithium chaque année, pendant vingt-cinq ans. De quoi équiper 700.000 voitures par an, sans compter les retombées économiques pour la région. De arguments qui laissent de marbre les opposants au projet. « Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre ! Une mine, ça implique toujours à côté une grosse usine chimique de transformation, avec à terme de la pollution, la prédation de l’eau et des quantités importantes de déchets qu’on ne sait pas gérer », dénoncent-ils.
Extraction
Le lithium, c’est quoi ? Le lithium est un métal alcalin blanc, se présentant sous forme de poudre, une fois raffiné et transformé. Il a la caractéristique d’être léger et de pouvoir beaucoup mieux stocker l’électricité que tous les autres matériaux. Avec le lithium, recharger une batterie à moitié pleine ne l’abîme pas ! Comme le lithium pur n’existe pas sous forme naturelle, il est produit à partir de deux sources : l’exploitation de gisements de roches lithinifères ou l’exploitation par évaporation de saumures de lacs salés asséchés ou de saumures souterraines. Les deux procédés sont énergivores et consommateurs de grandes quantités d’eau. Heureusement, des alternatives moins gourmandes voient le jour.
À l’heure actuelle, l’Australie est, de loin, le premier producteur minier de lithium, générant 46 % de la production mondiale. Viennent ensuite le Chili (24 %) et la Chine (18 %). Une fois récupéré, le métal doit être transformé en hydroxyde de lithium. La Chine assure aujourd’hui plus des deux tiers du raffinage mondial et de la fabrication de batteries.
Alternatives
« Quand on découvre un gisement, la question est de savoir si la ressource est accessible et suffisamment concentrée pour être exploitable de manière rentable. Et il faut généralement compter cinq à dix ans pour mettre en œuvre un projet minier », explique un géologue. Voilà pourquoi l’Europe mise également sur le recyclage des batteries. Mais selon l’UCL, il faudra attendre 2040 ou 2050 pour que le recyclage du lithium devienne significatif.
Des projets sont à l’étude pour évincer la batterie lithium-ion. C’est le cas de la batterie sodium-ion, qui aurait une capacité de recharge plus rapide. Ou des batteries solides, lithium-soufre ou zinc, promettant plus de 1.000 km d’autonomie et une recharge ultrarapide. Mais la domination de la batterie lithium-ion n’est pas encore remise en cause.
Cet article est paru dans le Télépro du 20/11/2025