Le point commun entre Big Pharma, McKinsey, Publicis et le cartel de Sinaloa ? Ils ont tous nourri l’épidémie des opioïdes qui a empoisonné et tué des centaines de milliers de Nord-Américains. Un sujet évoqué ce dimanche à 21h05 sur France 5 dans le documentaire «Opioïdes, business & addiction».
Aujourd’hui, certaines rues des grandes villes américaines (et canadiennes) sont hantées par des zombies sous l’effet d’un cocktail létal à base de fentanyl, un analgésique opioïde. Le président Trump incrimine les cartels latino-américains. Pourtant, tout a commencé légalement aux États-Unis, il y a trente ans.
Lobbying et corruption
Dans les années 1990, le laboratoire Purdue Pharma, propriété de la famille Sackler, lance l’OxyContin, présenté comme un antidouleur miracle. Un lobbying agressif aidant, des milliers de médecins le prescrivent massivement, surtout dans les régions les plus vulnérables. Les représentants du labo l’affirment : le produit n’est pas addictif…
Soutiens
Il faut dire que Purdue bénéficie du soutien stratégique de McKinsey, le cabinet international qui conseille les puissants de ce monde, et de la filiale américaine d’une agence de publicité française, Publicis. Il s’agit de mettre en place un système d’influence visant à masquer les risques de l‘opioïde. Et malgré des preuves accablantes de corruption, les Sackler échappent longtemps à la justice.
La ruée vers l’or
La fortune de Purdue fait des envieux. Des dizaines de laboratoires pharmaceutiques se lancent dans la mêlée. Parmi eux, Insys, qui vend du fentanyl cinquante fois plus addictif et dangereux que l’héroïne. Pour cela, toutes les méthodes sont permises : strip-teaseuses pour séduire les médecins, fraudes aux assurances, augmentation massive des dosages…
En 2016, la fête est finie, la justice met fin au manège. On ne peut plus acheter de la drogue en pharmacie. Mais les pilules sont toujours dans la rue. Les cartels mexicains ont pris la relève…
Cet article est paru dans le Télépro du 16/10/2025