Matériaux des ustensiles : cauchemar en cuisine !

L’idéal en cuisine, bannir les ustensiles susceptibles de libérer des composants chimiques nocifs © Getty Images/Connect Images

Poêles en Téflon, bouilloires et planches à découper en plastique peuvent être louches. Ce mardi à 21h05, France 5 diffuse le documentaire « Ustensiles de cuisine : un business louche ? »

« Cuisinez comme un chef avec nos ustensiles », « L’inspiration en cuisine, au bout de vos doigts », « Le bien-être précisément » : les fabricants d’ustensiles de cuisine ne ménagent ni leur peine ni leurs slogans pour mettre en avant leurs produits et leurs qualités. Aucun ne veut être en carafe sur un marché qui accusait 65,33 milliards d’euros sur la balance l’an passé. Un business juteux en pleine croissance. Selon le cabinet international d’études de marché Global Market Insights, le chiffre devrait passer de 68 milliards d’euros cette année à 98,44 milliards en 2034. Une paille. Et pourtant, le drapeau noir flotte régulièrement sur la marmite. Tel ustensile fait courir des risques de cancer, tel autre contient des polluants éternels. Fabricants, associations de défense des consommateurs ou actives dans le domaine de la santé sont à couteaux tirés.

Sur le gril

Esthétique ou pratique, imposant ou léger, écolo ou pas trop, le bon ustensile de cuisine ne se trouve pas en deux coups de cuillère à pot. Mardi soir sur France 5, un documentaire inédit les met sur le gril. Aussi séduisants qu’ils puissent paraître, les instruments que nous utilisons pour cuisiner seraient loin d’être inoffensifs. Spatules en silicone, louches en nylon, poêles en Téflon… la majorité d’entre eux contiendraient des substances chimiques. C’est tout de suite moins comique. Le cas le plus connu est sans aucun doute celui du Téflon.

Le Téflon fait un four

Au début des années 2000, des études scientifiques pointent du doigt les conséquences potentielles des PFAS sur la santé humaine et sur l’environnement. On retrouve notamment ces molécules dans la composition de revêtements antiadhésifs de certaines poêles. Eurofins Scientific SE, un groupe français de laboratoires d’analyses spécialisé dans l’agroalimentaire, constate : « Si polymérisés les PFAS ne présentent pas de danger immédiat, leur forme la plus petite (…) pose un risque majeur pour l’environnement et la santé. » Au Canada, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a notamment classé le PFOA, l’un des PFAS utilisé pour la production du Téflon, comme potentiellement cancérigène pour l’homme. « Certains d’entre eux ont été interdits et remplacés, mais par quelle autre molécule ? Sont-elles réellement sans danger ? », s’interroge le documentaire. Un célèbre fabricant de poêle assure en tout cas n’utiliser pour ses produits « aucun des PFAS considérés comme nocifs pour la santé ou l’environnement par les autorités sanitaires ».

Cuisines ouvertes

Les revêtements antiadhésifs ne sont pas les seuls dans le collimateur. Les planches à découper en plastique ? Elles sont susceptibles de libérer des microplastiques qui peuvent contaminer légumes, morceaux de viande ou tranches de pain. D’après une étude de l’Université d’État américaine du Dakota du Nord, une personne utilisant des planches en plastique ingérerait en moyenne entre 7 et 50 grammes de plastique sur une année. À titre de comparaison, une carte bancaire en représente 5 grammes. Les particules microplastiques favorisent notamment le développement de cancers. Même constat pour les spatules ou les éplucheurs en plastique recyclé (ou « plastique noir »). Ils contiennent des retardateurs de flamme, mélanges de produits chimiques, qui peuvent migrer dans les aliments. Les moules en silicone (très difficiles à recycler), les bouilloires en plastique ou les casseroles en cuivre sont d’autres ustensiles potentiellement nocifs pour la planète et la santé. Comment les remplacer ? Matériaux en inox, en fonte de fer, en verre, en bois d’olivier… : la fourchette de choix est large, tout comme celle des prix. Suffisamment en tout cas pour qu’après cet article, vous ne soyez pas à ramasser à la petite cuillère. 

Cet article est paru dans le Télépro du 22/5/2025

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