C’est la maladie articulaire la plus répandue. S’il existe des médicaments qui peuvent soulager les crises douloureuses, aucun ne permet de la faire disparaître totalement.
L’arthrose a longtemps été considérée comme une maladie uniquement liée à une dégradation du cartilage. Comme l’expliquera « Enquête de santé », mardi à 21h05 sur France 5, les dernières recherches démontrent que tous les tissus de l’articulation sont impliqués. Tout d’abord, le cartilage articulaire, ce tissu élastique qui recouvre les surfaces osseuses et qui facilite le glissement de ces dernières les unes sur les autres. Ensuite, la membrane synoviale. C’est le tissu qui tapisse l’intérieur de la capsule articulaire et qui produit le liquide synovial lubrifiant le cartilage. Enfin, l’os sous-chondral, la couche d’os qui se situe entre le cartilage et l’os proprement dit.
Des articulations
L’arthrose se caractérise donc par une destruction du cartilage, une inflammation de la membrane synoviale, ainsi qu’un remodelage de l’os sous-chondral. Elle entraîne des douleurs, des raideurs et des gonflements qui peuvent être très handicapants et engendrer une perte de mobilité. Les articulations les plus souvent atteintes sont celles des genoux, des hanches et des mains. L’arthrose de la colonne vertébrale est fréquente chez les 65-75 ans, mais reste le plus souvent silencieuse. Pour compléter le tableau, il faut aussi citer les articulations des épaules, des orteils, des chevilles, des coudes et des poignets, mais elles sont moins souvent atteintes.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de l’arthrose, notamment l’âge, le surpoids, les blessures articulaires antérieures, les troubles métaboliques et génétiques, ainsi que certaines affections inflammatoires. La maladie touche davantage les femmes que les hommes.
Quels traitements ?
On ne sait pas guérir l’arthrose. Mais il est possible de la traiter. Tout d’abord, il est nécessaire de prendre des mesures non médicamenteuses, pour limiter la progression de la maladie. Il faudra donc perdre du poids (en cas d’excès), adopter une alimentation saine, faire de la marche et éviter de porter des charges. Pour soulager la douleur, le paracétamol est le plus indiqué. En cas de poussée inflammatoire et de douleur très aiguë, les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) peuvent être utiles. Des opioïdes (codéine, tramadol, morphine) sont parfois prescrits, mais leur utilisation à long terme est déconseillée en raison du risque de dépendance.
Dans les rayons des pharmacies, on trouve une pléthore de « remèdes naturels » : glucosamine, chondroïtine, harpagophytum, curcuma, gingembre, extraits du pin maritime, dérivés d’avocat et de soja… Pourquoi pas ? Sachez cependant que l’efficacité de ces traitements reste controversée. De surcroît, nous sommes tous différents. Si certaines personnes s’en trouveront soulagées, d’autres n’en ressentiront aucun effet. Une approche thérapeutique assez récente vise à obtenir un effet antalgique qui dure plusieurs mois. Il s’agit d’injection d’acide hyaluronique. Son efficacité est démontrée, mais une fois de plus, le résultat varie d’une personne à l’autre. Chez certains patients, la douleur revient très rapidement.
Et la chirurgie ?
Lorsque la gêne devient un handicap, le recours à la chirurgie est un bon plan. En Belgique, les opérations de la hanche et du genou sont très fréquentes. Elles consistent à remplacer tout ou partie de l’articulation par une prothèse. Pour la hanche, la rééducation peut se faire à la maison avec un kiné. C’est plus délicat pour le genou : il faut prévoir un séjour en centre de revalidation de deux à quatre semaines.
Les enjeux de la recherche
Malgré la fréquence de l’arthrose et son impact sur le quotidien, il n’existe pas encore de traitement miracle. De nombreux médicaments ont été évalués au cours des cinq dernières décennies, mais jusqu’ici sans succès. Des traitements pour stimuler la production de cartilage ou le remodelage de l’os ont été testés. Hélas, aucun n’a donné de résultats probants. Pareil pour le traitement de la douleur et de l’inflammation. Toutes les « molécules prometteuses » se sont avérées décevantes…
Conclusion, pour mieux vivre avec l’arthrose, il faut perdre du poids, manger sainement, éviter les charges lourdes, et surtout, continuer de bouger. Le mouvement, c’est la vie ! •
Cet article est paru dans le Télépro du 5/6/2025