L’ex-animatrice de la RTBF était la première porte-parole «incarnée» de la Belgique à l’Eurovision.
Un an plus tôt, en 1994, année où la Belgique a été pour la première fois absente du Concours Eurovision, c’était une petite révolution. Désormais, les porte-parole de chaque pays apparaîtront en direct. Fini la communication téléphonique, mais bonjour le grand casse-tête de faisceaux satellites. Et à l’époque, on énonçait encore tous les points attribués.
Pour la Belgique et la RTBF (représentée par le Bruxellois, Frédéric Etherlinck, NDLR), c’est Soda qui est choisie. «Ça n’a l’air de rien, mais il y avait plusieurs dizaines de millions de personnes qui nous regardaient, et c’était en direct», raconte Soda.
C’était aussi la grande époque des méfaits du Gloupier, Noël Godin. «Mon Dieu, je n’avais qu’une peur : que ce type vienne m’entarter en plein direct», confie l’animatrice. «Il aurait pu facilement entrer s’il voulait. Je m’étais dit que ce serait tellement rigolo à faire pour lui, et en plus, pour avoir une visibilité mondiale.»
Cette idée a hanté Soda toute la soirée. «Je n’avais pas peur des éventuelles pannes mais que lui débarque avec une tarte à la crème !»
> À revoir, les votes du jury belge en 1995…
«L’Eurovision, c’est le genre de truc à quoi il aurait eu envie de s’attaquer ! Ce n’était pas moi la cible, mais ce que l’événement représente», conclut l’animatrice. Godin avait réussi à entarter Pascal Sevran, lors d’un direct, sur la Grand’Place de Bruxelles.
On ne saura jamais si le Gloupier avait – un jour – eu l’idée d’entarter un porte-parole, en plein direct de l’Eurovision. Mais il avait assurément un coup à jouer.
Pierre Bertinchamps
