Aviation : objectif zéro kérosène !

L'avion électrique Pipistrel © Arte/Courtesy of WGBH

L’avion du futur sera électrique. Un défi de taille pour le secteur aéronautique. Ce samedi à 22h30, Arte nous donne les perspectives avec le documentaire «Aviation : la révolution électrique».

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«Les émissions de CO 2 provenant de l’aviation ont doublé au cours des vingt dernières années. Le nombre de passagers aériens dans l’Union européenne a triplé depuis 1993. En 2050, malgré les améliorations en matière de consommation de carburant, les émissions provenant des avions devraient être 7 à 10 fois supérieures aux niveaux de 1990.»

Ces chiffres, fournis par le Parlement européen, sont clairs et implacables. L’aviation pollue. En réalité, le transport routier fait pire. Mais les constructeurs automobiles mettent sur le marché des véhicules toujours plus propres. Bruxelles a annoncé qu’elle interdirait les voitures diesel en 2030, celles à essence en 2035.

Le changement est donc en marche. Qu’en est-il dans le secteur aérien ? C’est à découvrir samedi sur Arte, dans le documentaire «Aviation : la révolution électrique».

Solar Impulse

Vous pouvez déjà conduire une auto sans essence, mais monterez-vous un jour dans un avion électrique ? Pour le secteur aéronautique, le défi est de taille. Car il s’agit de repenser complètement les avions. Prenez un Boeing 737. Il peut emmener 18 à 20 tonnes de carburant. Si l’on remplaçait les réacteurs par des moteurs électriques, il faudrait 540 tonnes de batteries pour que l’avion ait la même autonomie !

Un avion zéro émission, c’est pourtant possible. Bertrand Piccard l’a prouvé avec le projet Solar Impulse, soutenu par le météorologue belge Luc Trullemans. Cet avion à énergie solaire a fait le tour du monde sans carburant, et donc sans émissions polluantes. Mais à 60 km/h et avec une seule personne à bord. C’est donc possible, mais encore très loin d’être opérationnel… Pourtant, on y travaille. À travers le monde, plusieurs centaines de start-up planchent sur des aéronefs électriques.

Hybride et sans pilote

Le premier avion tout électrique a été certifié en 2018. C’est un appareil européen, conçu en Slovénie par Pipistrel. Il dispose de 2 sièges et ses batteries lui assurent une heure d’autonomie. Pour faire mieux, il faut travailler en hybride. C’est ce que font les Californiens d’Ampaire. Ils ont remplacé l’un des deux moteurs à piston d’un Cessna par un moteur électrique. Cette configuration permet de gagner 30 % sur le carburant et 50 % sur la maintenance. L’appareil est actuellement testé par une petite compagnie hawaïenne.

Pour accroitre la rentabilité, on peut aussi imaginer l’avion électrique sans pilote. Uber y a beaucoup travaillé avec sa division Uber Elevate, aujourd’hui revendue à Joby Aviation. L’entreprise crée des EVTOL (electric vertical take-off and landing), des véhicules électriques à décollage et atterrissage vertical.

Autos volantes

Ces voitures volantes pourraient arriver prochainement sur le marché. Un vol d’essai concluant a été mené à Dubaï en novembre dernier par la start-up anglaise Bellwether. Richard Branson, le patron de Virgin Atlantic, promet aussi des voitures volantes zéro émission pour 2024. Il ne s’agit pas encore d’avions, capables de transporter des tonnes de fret ou des centaines de passagers, mais la révolution électrique de l’aviation est bien en cours.

D’Airbus à Boeing

Les gros avionneurs ne comptent pas encore sur l’électrique pour faire voler leurs appareils. Airbus mise actuellement sur l’hydrogène. Objectif : être le premier constructeur zéro émission en 2035. En septembre 2020, Airbus a présenté trois projets d’avions à hydrogène. Le plus puissant pourra embarquer 200 passagers pour un vol de 3.500 km.

De son côté, Boeing travaille plutôt sur les carburants alternatifs. Fin janvier, l’avionneur américain a annoncé qu’il livrerait d’ici 2030 des appareils alimentés uniquement par des biocarburants. Quand on ne veut plus de pétrole, il faut avoir des idées !

Cet article est paru dans le Télépro du 10/2/2022

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