Avion crashé, affaire classée : la vérité  !

Le bilan officiel sera de 47 morts, mais il pourrait être plus élevé : impossible d’estimer le nombre de clandestins qui pouvaient loger dans ces HLM © Arte/Jos Wiersema

En octobre 1992, un Boeing 747 de la compagnie israélienne El Al s’écrasait sur un immeuble d’une banlieue d’Amsterdam. Très vite, la catastrophe va prendre une autre tournure… Un sujet évoqué ce mercredi à 23h10 sur Arte avec le documentaire «Cargaison mortelle».

Le 4 octobre 1992. En provenance de New York, le Boeing 747-200 cargo 4X-AXG de la compagnie El Al se pose à Amsterdam pour faire le plein de carburant. Il redécolle trois heures plus tard pour Tel Aviv. Mais, après six minutes de vol, le pilote signale une panne électrique… Alors que les deux moteurs prennent feu, l’avion tente un demi-tour vers la capitale hollandaise. Trop tard, il perd de l’altitude et s’écrase contre la façade d’un immeuble de dix étages, le coupant en deux.

La nuit venait de tomber dans la cité de Bijlmermeer abritant une population essentiellement immigrée. Les flammes, de plus de 30 mètres de hauteur, se propagent à vive allure. Toute la nuit, les pompiers vont arroser les décombres… Bilan : 47 morts, des centaines de blessés et d’autres victimes clandestines dont on ne connaîtra jamais ni l’identité ni le nombre…

Toxicité dans l’air

Dans les mois qui suivent, les personnes intervenues sur les lieux de l’accident développent d’étranges symptômes : problèmes respiratoires, troubles du système immunitaire, maladies de la peau, fausses couches… Que contenait donc la cargaison de l’avion ? Pourquoi les autorités néerlandaises, avec la complicité des Israéliens, ont-elles tenté de dissimuler certains éléments ? Le documentaire d’Arte en deux parties tente de rétablir la vérité sur cette sombre affaire.

Malades du crash

Plus les jours passent à Amsterdam, plus les survivants, secouristes, pompiers, policiers et autres bénévoles tombent malades. Face à leurs plaintes, le bureau néerlandais de la sécurité aérienne maintient qu’il n’y a «aucun lien entre la mauvaise santé des survivants et l’accident». Certains médecins évoquent même l’«effet nocebo» (du latin «je nuirai») selon lequel «la seule peur psychologique d’avoir été exposé à des substances toxiques suffirait à déclencher des maladies». Mais les habitants ne sont pas dupes…

Des kilos d’uranium

Un an après le crash, la fondation Laka, spécialisée dans la recherche sur l’énergie nucléaire, révèle que «la queue de l’avion contenait 282 kilos d’uranium appauvri» et que «seuls 130 kilos ont été récupérés». Où est le reste ? Des témoins affirment avoir vu des hommes vêtus de combinaisons blanches arpenter les ruines encore fumantes et évacuant des débris le soir de la catastrophe. Que voulaient-ils cacher ?

Fabrication d’armes

Au bout de six années d’enquête acharnée, la vérité éclate enfin ! Non, le Boeing israélien ne contenait pas «des fleurs, du parfum et des composants informatiques» comme le soutenait la version officielle, mais «des produits toxiques sans doute destinés à la fabrication d’armes pour l’État hébreu», indique le quotidien Libération. Plus accablant : ces informations étaient connues des services aériens néerlandais «trente minutes seulement après le crash»… Pour preuve, cet enregistrement d’une conversation téléphonique entre un employé d’El Al et l’aéroport juste après la catastrophe…

Poubelle volante

Mais les révélations de l’enquête vont plus loin. «L’avion présentait une liste exceptionnellement longue de défauts et de pièces à réparer avant son départ, dont des fissures à deux moteurs qui lui ont été fatales. Malgré tout, l’avion a décollé», déplorent les experts. Et de conclure : «Cet avion n’aurait jamais dû voler !» En souvenir de la tragédie, chaque année, une commémoration est organisée : aucun avion ne survole la zone pendant une heure par respect pour les victimes.

Cet article est paru dans le Télépro du 22/6/2023

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