Flore Bonaventura : «Nous avons tous vécu des traumatismes»

Flore Bonaventura joue une femme dans la tourmente © France 2/François Lefebvre

Dans le polar inédit «À fleur de peau» (ce mercredi à 21h10 sur France 2), la comédienne de 34 ans incarne Emy, une flic qui, la veille de son mariage, se réveille dans le coffre d’une voiture, au milieu de la garrigue…

Jouer ce personnage très troublé a-t-il été un plaisir ?

Oui, parce qu’il est complexe, sensible et vulnérable. Au début de l’histoire, il est impossible à définir. Cette lieutenante de police est-elle juste amnésique, est-elle une tueuse ou seulement une femme fragile ? On ignore son véritable profil et tous ces postulats très variés rendaient le rôle agréable à interpréter.

À cause de sa complexité, avez-vous ressenti des difficultés à le construire ?

Les traumatismes de l’enfance sont le sujet principal de ce thriller qui possède aussi une dimension psychologique. Pour me faciliter le travail, j’essaie toujours de me rapprocher au maximum du personnage. À des degrés différents, nous avons tous vécu des traumatismes d’enfance qui affectent, plus ou moins, notre vie d’adulte. Même si je n’ai jamais souffert de maltraitance, pour trouver la vérité d’Emy, confrontée à un passé qu’elle a voulu occulter, je me suis servie de mon propre passé. Très jeune, j’ai vécu le décès de proches dont les conséquences, fort heureusement, n’ont rien à voir avec celles d’Emy.

Qu’est-ce qui a retenu votre attention dans ce scénario ?

Comment surmonter un traumatisme grave de l’enfance pour devenir un adulte responsable ? Ce traumatisme va-t-il vous détruire au point de vous rendre fou et malveillant ? Existe-t-il une vie après ce genre de traumatisme ? Ce sont toutes ces questions soulevées dans le scénario qui m’ont intéressée. Tous les adultes se construisent à partir du vécu de l’enfance. Parfois, si ce passé n’est pas bien traité ou apaisé, il peut conditionner notre présent et notre avenir.

Ce téléfilm reflète-t-il aussi l’évolution de la société ?

Oui, parce que ce suspense est aussi une histoire d’amour. Et ce lien entre deux femmes est aujourd’hui une normalité dans une histoire qui aurait tout aussi bien pu arriver à un couple homme-femme ou homme-homme. Les traumatismes liés à l’enfance des quatre personnages principaux restent le point central de cette enquête.

Le genre policier vous inspire-t-il ?

Il y a quelque chose d’électrique et de captivant à mener l’enquête. Cela dit, j’aime aussi jouer tous les autres registres. En ce moment, comme ce genre est fortement exploité sur le petit écran, on est amené à en tourner pas mal, ce que j’apprécie lorsqu’ils sont bien écrits.

Cet article est paru dans le Télépro du 21/9/2023

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