Hooverphonic : «L’Eurovision, ça met la pression !»

«Entre le timbre de Geike et mes compos, il y a toujours eu de la magie», confie Alex Callier © RTBF/François Zeegers

Le groupe de trip-hop flamand affiche déjà 26 ans de carrière, retrouve sa chanteuse originale et défend nos couleurs aux Pays-Bas. La première 1/2 finale de l’Eurovision 2021 est à suivre ce mardi dès 21h sur La Une.

La crise sanitaire a été tout bénéfice pour Hooverphonic. Le groupe de Saint-Nicolas a renoué avec sa chanteuse emblématique, Geike, s’est réinventé à travers un album pop («Hidden Stories») qui a remplacé celui du printemps 2020 jamais sorti. En prime, il présente la chanson «The Wrong Place», coécrite avec Charles (alias Charlotte Foret), à l’Eurovision de Rotterdam. Alex Callier, cofondateur (avec Raymond Geerts) d’Hooverphonic, a été très inspiré par sa muse…

Vos retrouvailles avec Geike étaient plutôt inattendues…

Alex Callier : C’est vrai. Elles datent d’octobre et partent d’un coup de téléphone où Geike demandait l’autorisation de reprendre une de nos chansons pour un show télé. Nous préparions une nouvelle version du premier tube, «Mad About You». Je lui ai proposé en rigolant de se joindre à nous. Ensuite, plus sérieusement. Elle a accepté. Nous devions alors nous séparer de notre chanteuse Luka, et ce n’est jamais amusant. Mais entre le timbre de Geike et mes compos, il y a toujours eu de la magie. Je ne peux le nier.

Elle a été votre chanteuse durant onze ans et a eu une place importante dans le parcours d’Hooverphonic, non ?

A.C. : Bien sûr ! Nous avons débuté ensemble en 1997 à l’Orangerie, à Bruxelles. Quatre ans plus tard, nous étions têtes d’affiche au Festival de Werchter. Notre ascension a été fulgurante. Nous avons tourné comme des fous. Nous étions toujours sur les routes.

Geike, quels souvenirs gardez-vous de cette vie de groupe ?

Geike : J’avais 17 ans, j’étais jeune. C’était le rêve. J’adorais me produire sur scène. J’étais bien entourée et soutenue. Petit à petit, j’ai été gagnée par la pression du succès. Cela m’a fatigué. J’ai eu besoin de m’épanouir hors du groupe. Maintenant, j’ai retrouvé une belle énergie, et elle transpire sur ce nouvel album.

Excepté quatre titres, vous avez jeté à la poubelle quasi tout un album à paraître au début de la crise sanitaire. Les autres ont-ils été taillés sur mesure pour Geike ?

A.C. : Pas particulièrement. Par contre, j’avais plein de compos dans les tiroirs à lui soumettre. Certaines avaient bonifié avec le temps.

G. : Je suis arrivée avec l’oreille toute fraîche, et j’ai choisi. Un luxe !

Pourquoi prenez-vous le risque de vous présenter à l’Eurovision ?

A.C. : Ce n’est pas dangereux quand ça reste proche de ton cœur. Nous avons toujours été fiers de notre pays à l’étranger. Nous sommes ravis de défendre une vraie chanson belge : Charlotte (ndlr : l’artiste Charles) est Wallonne, nous Flamands. Nous avons toujours joué partout, du nord au sud. La Belgique est éclectique et surréaliste. Je n’ai jamais voulu vivre ailleurs.

G. : C’est tout de même un grand concours ! J’ai découvert la scène à travers l’Eurovision. À 6 ans, je voulais être Sandra Kim ! Après, j’ai imité les candidats belges. Je suis ravie de retrouver mon âme d’enfant. Il faut de la joie. Nous allons célébrer la musique.

A.C. : Il faut reconnaître que la Wallonie a toujours fait mieux que nous à l’Eurovision. Regardez Blanche et Loïc Nottet : tous deux à la 4e place. Nous avons quand même un peu la pression !

À écouter : Hooverphonic, «Hidden Stories» (Universal Music) 

Cet article est paru dans le Télépro du 13/5/2021

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