Internet en passe de détrôner la télé et la radio ? Voici les résultats d’une étude belge

Internet en passe de détrôner la télé et la radio ? Voici les résultats d'une étude belge
Pierre Bertinchamps Journaliste

La régie IP vient de publier une nouvelle étude «Life Observer» ou comment le public s’accapare les médias. Le résultat est parfois surprenant…

Un peu plus de 4.000 personnes ont été sondées pour la régie publicitaire IP (RTL, Nostalgie, Fun,..) pour connaître (et mieux comprendre) le comportement des Belges tout au long de la journée. L’étude reprend 54 activités primaires qui permettent de dessiner une journée-type du Belge actif moyen.

On y découvre que nous nous levons à 7h10, le matin. Si on est encore aux études, on poussera le réveil jusque 8h. En semaine, trois activités sont majeures dans nos journées : dormir, travailler et… manger.

La télé et la radio restent au top

Si le «Life Obsverver» est commandé par une régie publicitaire, c’est aussi (et surtout) pour connaître nos consommations média. Cette dernière représente 45% du temps total brut d’une journée (6h-22h), tant en semaine que le week-end. Que ce soit la radio ou la télévision, elles représentent chacune 28% du temps que nous consacrons aux médias. L’internet n’est qu’à 16%, et la lecture à 6%.

On écoute la radio pendant 194 minutes par jour et on regarde la télé pendant 190 minutes. Pour cette dernière, on la regarde avec attention, les deux tiers du temps. Selon l’étude, 1 Belge sur 3 mange devant le petit écran. Pour la radio, on déclare l’écouter pendant 45 minutes sur le lieu de travail, 32 minutes dans la voiture (merci les bouchons !), 8 minutes entre la chambre et la salle de bain, 16 minutes pendant les repas et 18 minutes en faisant les tâches ménagères. Seules 20 minutes par jours sont exclusivement dédiées à l’écoute.

En même temps…

Nouvelle mode dans la consommation télé : le second écran. On sait aujourd’hui que le téléspectateur surfe sur le web tout en regardant la télé pendant 22 minutes. Et pendant 9 minutes, il est en même temps sur les réseaux sociaux et devant son programme préféré. Le pic télé (le plus grand nombre de téléspectateurs) se produit entre 20h et 21h. Et pour minuit, c’est déjà tout le monde au lit ! On notera que pour la catégorie 55-64 ans, les pics télé sont entre 12-13h et ensuite de 17h à 19h. Des tranches horaires où les jeux télés cartonnent…

Dans les données surprenantes, on épingle que nos compatriotes déclarent regarder la télé ET écouter la radio au moins pendant 7 minutes. Un peu plus longtemps, la migraine doit déjà se faire sentir ! On y cuisine pendant 4 minutes et finalement, on n’y prend le temps pour se relaxer que pendant 4 minutes aussi. Des données «déclaratives» des individus sondés.

Vingt ans de changements

Enfin, les 4 activités les plus pratiquées par tranches d’âges sont assez parlantes. Chez les 18-24 ans, on dort plus de 9h20, on surfe sur le net pendant 2 heures, on regarde la télé durant 110 minutes, et on écoute la radio pendant 1h41. Pour les 35-44 ans, le sommeil tombe 8h50, on travaille un peu moins de 4 heures et ensuite on consomme surtout de la radio (206 minutes) et de la télévision (198 min.). Les aînés dorment 9 heures, regardent la télé pendant plus de 4 heures, et passent presque autant de temps à écouter la radio. Le surf sur le web tombe à un peu plus d’une heure et demie.

Le dernier enseignement du «Life Observer» est sans doute le plus frappant : la comparaison de la vie sociale des Belges en 1998 et en 2018. Si en 1998, 1 Belge sur 4 déclarait fréquemment rencontrer des amis, ils ne sont plus que moins d’1 sur 8, en 2018. Les sorties pour aller danser ou boire un verre étaient déclarées par 12,7% du panel, en 1998. 20 ans plus tard, on tombe à… 2,5%. L’appel à des proches (y compris les SMS et le chat) n’intéressait que 17,9% des individus, il y a 20 ans. On est passé à 23,6% en 2018. Quant aux réseaux sociaux, ils font une percée fulgurante à 42,3%, en 2018. À la fin du siècle dernier, ils n’existaient tout simplement pas encore…

L’étude a été réalisée en février dernier auprès d’un échantillon «on line» de 4.214 personnes âgées de 18 à 64 ans. Outre le côté instructif voire insolite, elle sert surtout à mieux guider les annonceurs et les agences de pub dans les habitudes des consommateurs.

Pierre Bertinchamps

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