«Polar Park» : un jeu de piste enneigé

Les héros de «Poupoupidou» se remettent au frais (Jean-Paul Rouve et Guillaume Gouix) © Arte/Pascal Chantier

Une série française à découvrir ce jeudi à 20h55 sur Arte.

David Rousseau, écrivain de romans policiers en panne d’inspiration, revient à Mouthe, un village du Jura- réputé le plus froid de France – où il a passé une partie de son enfance. À son arrivée, des événements étranges viennent troubler le quotidien glacé du village : la découverte d’une oreille humaine, puis celle d’un cadavre imitant un autoportrait de Van Gogh. Au désespoir du gendarme local, David s’immisce dans l’enquête en échafaudant des hypothèses dignes de ses romans. Un serial killer se cacherait-il à Mouthe ?

Avec «Polar Park», le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu redonne vie aux attachants héros de son film «Poupoupidou» (2011), duo mal assorti d’enquêteurs qu’incarnaient déjà à l’époque Jean-Paul Rouve et Guillaume Gouix. Le passage à la série lui permet de déployer pleinement le style qui en faisait tout le sel, équilibre savant entre thriller et comédie de caractères.

Situations hautes en couleur, humour décalé et doux frissons se mêlent dans un jeu de piste aussi plaisant pour l’œil que pour l’esprit, sur fond de paysages aux airs de grands espaces américains. Au-delà des clins d’œil (on pense aux frères Coen ou à David Lynch), un univers poétique se met en place au fil des épisodes, entre atmosphère réfrigérée et chaleur humaine, peuplé de personnages fragiles qui cherchent leur place.

En écrivain paumé que l’aventure pousse dans ses retranchements intimes, et qui y renoue avec sa créativité, Jean-Paul Rouve trouve l’un de ses rôles les plus sensibles.

Cet article est paru dans le Télépro du 26/10/2023

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici