Sennek : «Je ne referai pas l’Eurovision !»

Sennek a représenté la Belgique à l'Eurovision, en 2018, avec le titre "A Matter Of Time" © Isopix / Daina Le Lardic
Pierre Bertinchamps Journaliste

Notre candidate à Lisbonne en 2018, Sennek, revient sur sa participation et son évolution artistique pas si loin de l’Eurovision que ça…

C’était une des grandes déceptions du 63e Concours Eurovision de la chanson, en 2018. Alors que la Belgique faisait partie des favorites de la compétition, notre chanteuse Sennek ne passait le cap des demi-finales. Malgré le coup dur, Laura Groeseneken a poursuivi son parcours dans la chanson. Rencontre.

Vous étiez déçue de ne pas avoir participé à la finale de l’Eurovision, à Lisbonne ?

J’étais triste… Avant de partir, nous étions situés très haut dans les classements des bookmakers. Et tout le monde nous parlait déjà de la finale… Nous nous sommes rendu compte, sur place, que notre performance sur scène n’était pas bonne, et que je chutais dans les prédictions des bookmakers après les répétitions. J’étais déjà préparée à ce que l’objectif de la finale ne soit pas atteint. C’était beaucoup d’émotions, mais j’ai fait de mon mieux, c’était le plus important. J’ai travaillé pour trois minutes sur scène. C’était un peu un choc, après l’Eurovision. Avec le recul, finale ou pas, ça ne change rien pour moi.

Savez-vous ce qui n’a pas marché ?

La performance sur scène, c’est quelque chose de très important à l’Eurovision. C’était une édition un peu bizarre à Lisbonne parce qu’il n’y avait pas d’écrans. On avait fait le choix de ne pas venir avec des accessoires pour remplir la scène. C’était une erreur, on aurait dû avoir quelque chose qui permette de marquer le public. Ça aurait pu être un accessoire, mais qui me rende reconnaissable et qui attire l’œil. On avait fait le pari de juste avoir une chanteuse et rien d’autre. Ce n’était pas une bonne idée, même si un an plus tôt, Salvador Sobral n’avait pas non plus d’artifices autour de lui, et il a gagné. On ne sait jamais ce qui va marcher ou pas. Au-delà de ça, son histoire était super belle…

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Vous en voulez à quelqu’un ?

Non. On en a discuté à notre retour, et c’était clair qu’on n’avait rien de réellement visuel dans l’acte, parce que la chanson était bonne et elle passait partout. De ce côté-là, on n’est pas déçu… L’Eurovision, c’est du show, du visuel, et moi, je suis peut-être encore un peu «old school». Pour que ça marche aujourd’hui, il faut presque faire un vidéoclip sur la scène. La chanson ne se suffit plus à elle-même.

Vous en gardez un bon souvenir ?

C’était génial ! On a eu du beau temps tout le temps. Pour l’équipe, c’était leur premier Eurovision aussi. Il y avait une chouette énergie et l’atmosphère était au top. C’est super important. C’était une belle aventure.

Êtes-vous tentée de participer à nouveau ?

Justement non. J’ai tellement aimé ce qu’on a vécu à Lisbonne. C’était parfait malgré le résultat.

Même en tant qu’auteure-compositrice ?

Non. J’ai vécu un Eurovision, maintenant, je veux passer à autre chose, même si mon spectacle s’appelle «Eurovision Unplugged». J’y chante mes chansons préférées. Je fais de la musique, c’est ça que j’aime. Ce n’est pas du show catchy ou de la pyrotechnique, mais juste mon style.

L’Eurovision a changé votre vie ?

Oui. Après l’Eurovision, je me suis questionnée sur ce que je voulais faire. Qu’est-ce qui est plus important pour moi ? Qui est Sennek ? C’était une expérience stressante mais enrichissante. Je me suis demandée si l’Eurovision n’avait pas été LE moment de ma carrière, si je devais poursuivre ou tout arrêter. C’était tellement d’émotions d’un coup.

Vous avez gardé des contacts avec les fans de l’Eurovision ?

Oui, les fans sont très gentils avec moi. Avec ma tournée, ils viennent m’entendre à nouveau. Certains, je les ai rencontrés à Lisbonne, et c’est amusant de se revoir une deuxième fois.

Vous comptez venir en Wallonie ?

Ce n’est pas prévu. Là, je tourne principalement en Flandre. Peut-être qu’après, on ira à Bruxelles ou en Wallonie, d’autant que je chante beaucoup de chansons en français. J’adore ça. On verra si on élargit la tournée parce qu’il y a une demande aussi aux Pays-Bas.

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Après cette tournée, vous allez sortir des titres avec votre propre style et vos textes ?

Oui, j’aime bien les chansons de «James Bond» ou des chansons plus classiques voire traditionnelles. Ça ne changera pas, c’est qui je suis artistiquement. Je suis sur l’écriture d’un album, mais c’est pour plus tard… Je suis inspirée par la tournée et par les rencontres avec les gens. En ce moment, je suis sur scène. C’est ma première scène toute seule, et ça m’apporte énormément de plaisir.

Ce jeudi soir, vous allez supporter Gustaph, votre choriste, en 2018 ?

Évidemment, j’ai acheté mon chapeau, et j’organise une petite fête à la maison avec des amis. Je suis super contente pour lui. Je suis sa fan numéro 1. Je pense que c’est évident qu’il doit passer en finale. Il n’est pas bien classé chez les bookmakers, mais justement, c’est un bon challenger. C’est une autre atmosphère. Être l’«underdog», c’est parfait. Il vit l’Eurovision de la façon la plus fun, sans stress…

Vous êtes fière ?

Lui, c’est Eurovision Daddy, et moi, c’est Eurovision Mummy parce que je lui ai fait découvrir l’Eurovision et j’ai travaillé avec Alex Callier, qui a fait l’Eurovision juste après moi (pour la VRT, NDLR) et qui a pris aussi Stef Caers. C’est cool que l’on soit une petite famille. Je ne suis peut-être pas allée en finale, mais mon esprit est là avec Gustaph !

Plus d’infos sur la tournée : www.senneke.be

Entretien : Pierre Bertinchamps

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