Spa-Francorchamps : 100 ans, toujours vrombissant !

2004 : un des grands moments de la carrière de Schumi, boss du circuit : il y décroche son 7e et dernier titre de champion du Monde ! © Isopix

À la fois aimé et craint par les pilotes du monde entier, le «toboggan des Ardennes» s’est vite imposé comme l’un des temples du sport mécanique.

Au début de l’histoire, ils sont trois. Trois à imaginer que le triangle formé par les routes 32, 23 et 440, reliant Spa-Francorchamps à Malmedy et Stavelot, ferait un circuit idéal. Nous sommes en 1920. Le chevalier Jules de Thier, propriétaire du journal La Meuse, cherche un lieu pour faire revivre la Coupe de la Meuse, une course automobile interrompue pendant la Première Guerre. Lors d’une réunion à l’Hôtel des Bruyères à Francorchamps, avec le Baron Joseph de Crawhez, bourgmestre de Spa, et le pilote Henri Langlois van Ophem, il dessine un circuit de 15,82 km qui suit le relief naturel. Ce qui implique de nombreuses montées et des descentes périlleuses.

Raidillon à 17 %

Le baptême est prévu le 12 août 1921. Mais un seul pilote s’inscrit à la course. La compétition automobile se transforme alors en course de motos. Notre compatriote René Kieken (350 cc) et le Britannique Hubert Hassall (500 cc) entrent dans l’histoire comme les tout premiers vainqueurs du circuit. Il faut attendre l’année suivante pour que se tienne la première course automobile : le Grand Prix du RACB. Cette course d’endurance est remportée par un Belge, le Baron de Tornaco, au volant d’une Imperia-Abadal. En 1924, c’est la première édition des 24 heures. En 1939, la création du Raidillon, plus communément appelé virage de l’Eau Rouge. Cette courbe rapide en forte pente (17 %) va contribuer à la réputation internationale du circuit.

Fangio, Prost et Cie

Le Championnat du Monde de Formule 1 voit le jour en 1950 et se rend directement à Spa. La Belgique accueille la 5e manche de la saison remportée par un certain Juan Manuel Fangio. Mais l’idylle entre la F1 et Francorchamps tourne court en 1971. Jackie Stewart, président de l’association des pilotes, décrète le circuit trop dangereux. Un nouveau tracé de 6,947 km est inauguré le 29 juin 1979. Quatre ans plus tard, la F1 signe enfin son retour dans les Ardennes avec la victoire d’Alain Prost et de sa Renault.

Schumacher, le Baron rouge

Dans les années 1990, le circuit devient le terrain de jeu préféré du Baron rouge, Michael Schumacher. Il dispute son tout premier Grand Prix à Spa en 1991, il a 21 ans. Un an plus tard, il y remporte son premier GP. Il récidivera en 1995, 1996 et 1997. Le 30 août 1998, le circuit vit sans doute l’édition la plus agitée de son histoire. Dès le départ, le ton est donné : treize bolides sont impliqués dans un gigantesque carambolage, au pied du Raidillon. L’épreuve est interrompue. Au 25 e tour, Schumacher s’apprête à prendre un tour à David Coulthard qui, soudain, ralentit. L’Allemand ne le voit pas. Les pilotes sont contraints à l’abandon et iront jusqu’à s’expliquer de façon musclée dans les stands…

Schumi, le boss

En 2001 et 2002, Michael Schumacher renoue avec la victoire sur le plus beau circuit du monde. Il est à ce jour le pilote totalisant le plus grand nombre de succès à Spa (6), devant Ayrton Senna (5), Jim Clark, Kimi Räikkönen et Lewis Hamilton (4). Mais, c’est surtout l’édition 2004 qui restera comme l’un des grands moments de la carrière de Schumi. Il y décroche son 7e et dernier titre de champion du Monde.

100 bougies… arrosées ?

Depuis un siècle, Spa-Francorchamps ne cesse de se réinventer. Sous l’impulsion de sa directrice, Nathalie Maillet, décédée dans de récentes et tristes circonstances, le circuit a pris le virage de la technologie et de la diversification avec le retour du Moto GP. Il possède aussi un centre de formation aux métiers de l’automobile. Ce 29 août, les stars de la F1 souffleront les 100 bougies du «toboggan des Ardennes». Certains espèrent une bonne drache nationale. Car pour eux, Spa-Francorchamps sans la pluie, c’est un peu comme des frites sans mayonnaise !

Cet article, écrit par Renée Michiels, est paru dans le Télépro du 26/08/2021.

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