50 ans après sa mort, le «Che» Guevara célébré à Cuba et en Bolivie

50 ans après sa mort, le «Che» Guevara célébré à Cuba et en Bolivie
AFP

Pour les 50 ans de sa mort dans le maquis bolivien, Ernesto «Che» Guevara, figure mythique de l’action révolutionnaire armée pendant la Guerre froide, recevra des hommages à Cuba et en Bolivie.

A Cuba, où tous les écoliers commencent leur journée par prêter le serment des « pionniers » en jurant « être comme le «Che» », le mausolée qui abrite les restes du « guérillero héroïque » depuis 1997 à Santa Clara (centre) sera le cadre des cérémonies commémoratives.

Le président Raul Castro, successeur de son frère Fidel décédé en novembre 2016, devrait être présent dans cette ville où celui qu’il appelait « l’Argentin » remporta en 1958 une bataille décisive face aux troupes du dictateur Fulgencio Batista (1952-1958).

Comme c’est traditionnellement le cas à Cuba, l’hommage se tiendra le 8 octobre, jour anniversaire de la capture du « Che » par l’armée bolivienne.

Ses quatre enfants encore en vie, nés et résidant à Cuba, seront quand à eux attendus dans le sud de la Bolivie, où le guérillero a été exécuté le lendemain de sa capture, le 9 octobre 1967.

Auparavant cantonnée aux hommages dans les casernes, l’armée bolivienne participera aussi pour la première fois aux cérémonies officielles.

La Paz souligne que « le contexte est différent » de celui de l’époque où le guérillero était capturé et exécuté par les soldats du pays andin avec le feu vert du président René Barrientos (1964-1969), un anti-communiste farouche. Aujourd’hui le président socialiste Evo Morales, admirateur déclaré du « Che », affirme sa volonté de rassembler autour de cet épisode.

Figure mythique

« S’il n’était pas mort en 1967 en Bolivie, l’Amérique latine serait aujourd’hui libre, souveraine, indépendante et socialiste (…) Car s’il était resté en vie, il aurait triomphé », assure dans un entretien à l’AFP son frère Juan Martin Guevara, âgé de 74 ans et qui vit en Argentine. « Lui, c’était tout ou rien! ».

Après des études de médecine et de multiples voyages qui ont forgé ses convictions, le natif de Rosario (Argentine) avait fait la connaissance de Raul et Fidel Castro au Mexique avant de participer à la guérilla qui mena les « barbudos » au pouvoir à La Havane en 1959.

De ses compagnons cubains il gardera le surnom de « Che » (prononcer « Tché »), interjection caractéristique du parler argentin familier pour attirer l’attention de l’interlocuteur, le saluer ou exprimer la surprise.

Partisan de la violence politique, il supervisa pendant six mois la répression dans le sang des « contre-révolutionnaires » – ce qu’il ne reniera jamais -, et dirigea un temps la Banque centrale cubaine et le ministère de l’Industrie.

Artisan du rapprochement de la révolution cubaine avec l’URSS, il se distancia ensuite des positions soviétiques favorables à la « coexistence pacifique » avec le bloc occidental pour défendre une stratégie de conquête du pouvoir par les armes, plus proche du maoïsme. Au milieu des années 1960, cela l’éloignera peu à peu de Cuba et des Castro, à l’époque alignés sur Moscou.

S’ensuivirent des mois de « disparition » alors qu’il était au Congo à tenter – sans succès – d’y imposer la révolution armée, avant d’engager en Bolivie sa dernière guérilla.

Le 8 octobre 1967, l’armée bolivienne, accompagnée de deux agents de la CIA cubano-américains, capture le « Che » à la tête d’une poignée de guérilleros ayant survécu aux combats, à la faim et aux maladies.

Blessé au combat, Guevara est conduit dans une école abandonnée du bourg de La Higuera où il passera sa dernière nuit. Le lendemain après-midi, le révolutionnaire est exécuté sommairement par Mario Teran, un sergent bolivien.

A 39 ans, le guérillero entrait dans la légende alors que sa dépouille décharnée au visage christique étaient exhibés comme un trophée dans la localité voisine de Vallegrande.

A Cuba, le « Che » a été érigé en véritable « saint de la révolution », souligne Michael Shifter, président du groupe de réflexion Dialogue interaméricain, à Washington. « Il représente les années romantiques de la révolution, chargées d’une bonne dose d’utopie, il n’est donc pas surprenant qu’il soit devenu une figure populaire, voire mythique ».

Dans le monde entier, l’image-culte du guérillero – « la » photo du Cubain Alberto Korda prise en 1960 – continue de faire l’objet d’une forte récupération mercantile, reproduite sur des millions de T-shirts, posters et casquettes prisés par la jeunesse des cinq continents mais aussi des stars du sport ou de la musique.

L’extrême-gauche européenne née des événements de 1968 et une partie de l’intelligentsia avaient largement contribué à la popularisation de cet homme réputé pour son intransigeance et sa volonté de fer, malgré ses limites physiques liées à l’asthme.

La guérilla chevillée au corps

« S’il n’était pas mort en 1967 en Bolivie, l’Amérique latine serait aujourd’hui libre, souveraine, indépendante et socialiste (…) Car s’il était resté en vie, il aurait triomphé », assure dans un entretien à l’AFP son frère Juan Martin Guevara, âgé de 74 ans et qui vit en Argentine. « Lui, c’était tout ou rien! ».

Après des études de médecine et de multiples voyages qui ont forgé ses convictions, le natif de Rosario (Argentine) avait fait la connaissance de Raul et Fidel Castro au Mexique avant de participer à la guérilla qui mena les « barbudos » au pouvoir à La Havane en 1959.

De ses compagnons cubains il gardera le surnom de « Che » (prononcer « Tché »), interjection caractéristique du parler argentin familier pour attirer l’attention de l’interlocuteur, le saluer ou exprimer la surprise.

Partisan de la violence politique, il supervisa pendant six mois la répression dans le sang des « contre-révolutionnaires » – ce qu’il ne reniera jamais -, et dirigea un temps la Banque centrale cubaine et le ministère de l’Industrie.

Artisan du rapprochement de la révolution cubaine avec l’URSS, il se distancia ensuite des positions soviétiques favorables à la « coexistence pacifique » avec le bloc occidental pour défendre une stratégie de conquête du pouvoir par les armes, plus proche du maoïsme. Au milieu des années 1960, cela l’éloignera peu à peu de Cuba et des Castro, à l’époque alignés sur Moscou.

S’ensuivirent des mois de « disparition » alors qu’il était au Congo à tenter – sans succès – d’y imposer la révolution armée, avant d’engager en Bolivie sa dernière guérilla.

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