Y a-t-il eu atteinte à la vie privée de Meghan Markle? La justice britannique rend sa décision jeudi au procès en appel opposant l’épouse du prince Harry à un tabloïd britannique, qu’elle a fait condamner pour la publication d’une lettre écrite à son père.
L’éditeur du Mail on Sunday, le groupe Associated Newspapers Limited (ANL) a contesté devant la Cour d’appel de Londres une décision de justice de février selon laquelle la publication de la lettre de Meghan était « manifestement excessive et donc illégale », et violait donc sa vie privée.
Dans cette missive à son père publiée en 2018, peu après son mariage avec le prince Harry, l’ex-actrice américaine de 40 ans demandait à son père Thomas Markle, 77 ans, de cesser de s’épancher et de mentir dans les médias sur leur relation brisée.
Le Mail on Sunday avait été condamné à faire état en Une de sa défaite judiciaire, et son éditeur à verser 450.000 livres (530.000 euros) à la duchesse de Sussex pour ses frais judiciaire.
Mais le tabloïd à grand tirage a argué dans son appel examiné en novembre qu’elle avait écrit la lettre en sachant qu’elle pourrait être divulguée.
La Cour d’appel rend sa décision à 10H00 (locales et GMT).
Possibilité de fuite
Afin d’étayer ses dires, le Mail on Sunday a mis en avant au cours des audiences en appel le témoignage de Jason Knauf, ancien secrétaire à la communication du couple, désormais installé en Californie.
Cet ancien assistant a affirmé que le projet de lettre avait été rédigé en ayant en tête « qu’elle pourrait fuiter ».
Dans un témoignage écrit, Meghan a réfuté cette affirmation, disant ne pas penser pas que son père ferait fuiter la lettre le présentant selon elle sous un jour peu favorable. Il s’agissait seulement d’une « possibilité », a-t-elle estimé.
Apportant de l’eau au moulin du tabloïd qui veut démontrer que Meghan Markle cherchait régulièrement à influer l’opinion publique, M. Knauf a aussi dit avoir fourni au nom de Meghan et Harry des informations privées aux auteurs de la biographie non-officielle du couple royal, « Finding Freedom » (« Harry et Meghan, libres »).
Selon lui, le projet de livre était « discuté de façon routinière » et « directement avec la duchesse, en personne et par e-mail ».
Mme Markle a reconnu cette dernière information et s’est excusée d’avoir induit la cour en erreur en ne l’ayant pas précisé en première instance.
Elle a cependant fait valoir que les informations partagées avec les auteurs étaient « bien loin des informations personnelles très détaillées » que le Mail on Sunday avait publié.
Mais ce rétropédalage lui a valu les moqueries des tabloïds, le Sun la surnommant « Madame Étourdie », en référence à la série de livres pour enfants « Monsieur, Madame ».
Le prince Harry, 37 ans, sixième dans l’ordre de succession à la couronne britannique, a dénoncé à de multiples reprises la pression des médias sur son couple et en a fait la raison principale de sa mise en retrait de la famille royale, effective depuis avril 2020. Lui et sa femme ont intenté plusieurs procès aux tabloïds britanniques.