Au G20, prière de s’appeler par le prénom, c’est plus chaleureux

Au G20, prière de s'appeler par le prénom, c'est plus chaleureux
AFP

Le Premier ministre australien Tony Abbott a demandé aux dirigeants du G20 de s’appeler par leurs prénoms, avant les inviter tous à un barbecue, afin de mettre de la chaleur dans un sommet plombé par l’opposition Russie-Occident.

Alors que débutait à Brisbane, dans l’est de l’Australie, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays les plus puissants du monde, M. Abbott a demandé samedi à ses homologues de « parler avec le coeur ».

« Si nous pouvons parler avec le coeur plutôt que lire un discours, ce serait bien. Si nous pouvons être raisonnablement concis, cinq minutes maximum s’il vous plaît, ce serait bien », a-t-il déclaré.

« Et si nous pouvons utiliser nos prénoms, ce serait également bien, parce que quels que soient les désaccords, je pense que cela peut aider s’il y a au moins de la chaleur humaine entre nous », a plaidé M. Abbott.

Cette demande intervient alors que l’opposition virulente entre la Russie et l’Occident –cristallisée par la crise ukrainienne– tend à éclipser les débats économiques.

M. Abbott avait lui-même alimenté cette spirale en critiquant vertement la Russie vendredi, accusant le président Vladimir Poutine de vouloir restaurer « la gloire perdue du tsarisme ou de l’Union soviétique ».

-Barbecue, kangourous et visite au pub-

Sur sa lancée, le Premier ministre australien a ensuite invité l’ensemble des dirigeants du G20 à déjeuner autour d’un barbecue en plein air, agrémenté de la musique de deux guitaristes… et sous une chaleur estivale supérieure à 30°C.

Selon le plan de table, Vladimir Poutine n’était pas assis avec ses plus virulents opposants, mais déjeunait avec la chancelière allemande Angela Merkel et la présidente brésilienne Dilma Rousseff. Un peu plus tard, il échangait quelques rires avec le président sud-africain Jacob Zuma.

De leur côté, les épouses des dirigeants du G20 qui avaient fait le déplacement à Brisbane ont pris un grand bain d’exotisme, en allant nourrir kangourous et koalas, sous l’oeil des caméras.

Dans l’après-midi, Barack Obama a lui-même déclenché des torrents d’applaudissements lors d’un discours à l’université du Queensland, en faisant référence aux crocodiles et requins emblématiques de la faune locale.

« J’adore l’Australie. Vraiment! Le seul problème que j’ai, c’est qu’à chacun de mes voyages, je suis obligé de m’asseoir dans des salles de conférence avec des politiciens, au lieu d’aller à la plage », a lancé le président américain.

Angela Merkel s’est également taillé un franc succès auprès de la population locale en visitant vendredi soir, à l’improviste, un bar de Brisbane.

Les clichés de la chancelière dans ce très populaire pub de la ville a fait un tabac sur les réseaux sociaux.

« On s’attendait à ce qu’elle soit évacuée très rapidement (pour des raisons de sécurité), mais au contraire, elle est venue vers nous à l’intérieur », a expliqué à la télévision australienne une jeune femme témoin de la scène, et dont une amie « a même pu prendre un selfie » avec la dirigeante.

Mais malgré la bonne ambiance affichée, les tensions diplomatiques sont vite réapparues, toujours vivaces, à l’occasion de rencontres bilatérales dans l’après-midi.

En témoignait une poignée de main crispée entre Poutine et le Premier ministre canadien Stephen Harper, ce dernier lui ayant alors déclaré –selon un quotidien de Toronto–: « J’imagine que je vais vous serrer la main, mais je n’ai qu’une seule chose à vous dire: vous devez sortir d’Ukraine »

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