Avec « Anti », Rihanna se dresse en rebelle de l’amour

Avec "Anti", Rihanna se dresse en rebelle de l'amour
AFP

Avec son nouvel album « Anti », la superstar du R&B Rihanna se révèle sous un tout autre jour: délaissant les tubes gras destinés aux boîtes de nuit pour des ballades tortueuses sur les difficultés inhérentes à l’amour.

Chanterait-elle « il n’y a pas d’amour heureux » comme le défunt Georges Brassens ? Pas encore. Mais comme le « polisson de la chanson », la vénus américaine s’inscrit dans un anti-conformisme pour promouvoir son dernier opus. Après tout, l’anti-mode est à la mode comme chantait Mc Solaar.

Et c’est sans crier gare que le premier album de la chanteuse depuis 2012 est apparu en ligne mercredi soir quelques heures après la sortie du premier titre « Work » cosigné avec le rappeur Drake.

La pièce reprend le thème familier pour Rihanna des relations amoureuses compliquées, sur un air de tropical house, genre électronique léger devenu très populaire l’an dernier.

« Anti » ne s’est pas télé-transporté soudainement dans les bacs comme un ovni que personne n’attendait, mais est apparu sur la plateforme de musique en ligne Tidal du rappeur et homme d’affaires Jay Z, dont Rihanna est une partenaire.

L’écoute du huitième album de la voix d’or née en Barbade est limitée pour sa première semaine aux abonnés de cette plateforme. Et en cette ère d’écoute sur téléphone, l’artiste, Tidal et le géant Samsung se sont associés pour une mise en marché sous le signe de la synergie.

Rihanna, 27 ans, a signé un contrat estimé à 25 millions de dollars avec Samsung, qui a mis en place un site interactif dédié à « Anti », accessible uniquement depuis les smartphones de la marque. Les usagers de Samsung qui visitent le site peuvent télécharger « Anti » et recevoir deux mois d’essai gratuit pour la plateforme d’écoute en continu.

Moins de 24 heures après sa sortie en ligne, le succès de « Anti » ne se démentait pas avec plus de 13 millions d’écoutes sur Tidal, selon le magazine spécialisé Spin.

– L’amour et la violence –

Mais au-delà de l’opération marketing, Rihanna se révèle à la fois comme une femme forte, autonome, libérée, mais aussi sombre et fragile, le tout dans un langage parfois cru.

« Quoique tu détestes l’avouer, tu avais besoin de moi pour te sentir plus confiant et te donner un peu moins », chante-t-elle dans « Needed me ». Dans « Never ending », chanson co-écrite avec la Britannique Dido, Rihanna dit comment « elle ne sent plus son corps » après l’amour, pour conclure: « Ce n’est pas nécessaire de se sentir si étrange pour être en amour encore ».

Et la diva d’aborder ainsi sa relation amoureuse et tumultueuse avec le rappeur Chris Brown, condamné en 2009 à cinq ans de probation pour l’avoir passée à tabac. Et sa vie tissée de fêtes, d’alcools, de drogues et d’amours interrompues. « Dis-moi comment tu penses sans la drogue », chante Rihanna sur « Woo », une collaboration avec le rappeur Travis Scott, avec qui la presse people lui a attribué récemment une relation.

« Je ne t’aime pas vraiment, je ne me soucie pas vraiment de toi », y lance à son amant la chanteuse dans une indépendance toute détachée. Surfant sur un nouveau buzz, la chanteuse reprendra la route à la fin février pour une tournée de 70 dates en Amérique du Nord et en Europe.

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