Avec la nouvelle économie numérique, le « Who’s Who » prend un coup de jeune

Avec la nouvelle économie numérique, le "Who's Who" prend un coup de jeune
AFP

Des stars – Omar Sy, Teddy Riner -, des artisans comme le coiffeur de Lady Gaga, Charlie Le Mindu, ou encore le Monsieur communication de Hollande, Gaspard Gantzer, font leur entrée au « Who’s Who 2016 » qui prend un coup de jeune avec l’arrivée de patrons du e-commerce.

Créé en 1953, ce dictionnaire biographique de référence dont la 62e édition paraît jeudi, recense 22.000 personnalités du monde des affaires, de la politique, de la haute fonction publique, des armées, des arts, des médias et de la recherche.

« Depuis toujours, le Who’s Who explore l’évolution de la société française et déniche les nouveaux métiers. L’âge des nouveaux entrants tend à baisser significativement, le plus souvent des trentenaires », déclare à l’AFP Antoine Hébrard, l’éditeur du dictionnaire biographique.

Edité par les éditions Laffite-Hébrard, la célèbre bible rouge recensant les « personnalités agissantes », enregistre cette année une promotion rajeunie de 900 impétrants.

Parmi eux, les stars de l’économie numérique comme Benjamin Cardoso (28 ans), fondateur de la compagnie française de VTC « Le Cab », Vincent Ricordeau (46 ans), cofondateur de KissKissBankBank (financement participatif) et Jean-Marc Prunet (36 ans), PDG de Myfox spécialisée dans les objets connectés.

Première femme chef de la police des polices, Marie-France Monéger-Guyomarc’h, directrice de l’Inspection Générale de la Police nationale, compte aussi parmi les promus d’une édition marquée par un brassage de profils et de personnalités.

Le pilote automobile Sébastien Ogier, les journalistes Anne Fulda (Le Figaro) et Wendy Bouchard (Europe 1), la chef étoilée Stéphanie Le Quellec (Prince de Galles), le boucher Timothée Sautereau, le maître chocolatier Philippe Bernachon rejoignent également le « Who’s Who ».

Tout comme Eric Ruf, nouveau patron de la Comédie-Française, le jeune chef d’orchestre du Balcon, Maxime Pascal (30 ans) ou le harpiste de 31 ans, Emmanuel Ceysson.

Le « Who’s Who » propose des notices biographiques dûment vérifiées à la fois par les intéressés et la rédaction, qui en font un « anti-Wikipedia », selon l’éditeur. La carrière, la situation personnelle, les distinctions et les loisirs des personnalités sont abordées.

« Notre force est l’exactitude. Même les diplômes déclarés sont systématiquement vérifiés. Plus Internet se développe avec ses approximations, et plus l’information vérifiée et précise est recherchée », souligne Antoine Hébrard.

« Un comité de rédaction indépendant sélectionne des personnalités agissantes selon leurs fonctions et leur notoriété, possédant un talent particulier ou participant au rayonnement de la France. On ne paie pas pour figurer dans le Who’s Who, mais on peut refuser d’y entrer », ajoute l’éditeur.

– Pas de Who’s Who pour Mathias Enard –

Repérés dès leurs débuts prometteurs, les écrivains Mathias Enard et Delphine de Vigan (Goncourt et Renaudot 2015) n’ont pas répondu aux sollicitations du Who’s Who, tout comme Carla Bruni-Sarkozy, et n’y figurent donc pas. Michel-Edouard Leclerc et le navigateur Olivier de Kersauzon refusent aussi obstinément d’y voir leur nom.

L'actrice et chanteuse Arielle Dombasle, le 26 mars 2015 à Paris

Depuis des années, la bible rouge est en conflit avec Arielle Dombasle à propos de sa date de naissance. Une centaine de biographies dont la vérification est impossible « pour de multiples raisons », indique avec élégance Antoine Hébrard, attendent au marbre.

« Le Who’s Who, c’est le réseau des réseaux des meilleurs talents et du savoir-faire », assure Antoine Hébrard. « Plus des deux tiers des membres n’ont pas de fortune et plus de 1.000 sont autodidactes sans diplôme ».

Le plus jeune membre du « Who’s Who » est la championne du monde de cyclisme Pauline Ferrand-Prévot (23 ans). Le doyen est Marcel Frange (105 ans), l’un des fondateurs du label musical Polydor.

Le décès, la fin d’activité et une condamnation en justice définitive entraînent la sortie du guide. Diffusé à 10.000 exemplaires mais disponible aussi sur Internet, le « Who’s Who » (2.415 pages, 4 kg) est vendu 650 euros. Accessible à tous, la consultation d’une notice biographique est facturée 6 euros.

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