Canada: plaidoiries finales au procès de Gilbert Rozon, accusé de viol

L'ex-producteur québécois Gilbert Rozon (c) arrive au tribunal pour le dernier jour de son procès pour viol et attentat à la pudeur, le 6 novembre 2020 à Montréal © AFP Eric THOMAS

L’ex-producteur québécois Gilbert Rozon, dirigeant déchu du groupe « Juste pour rire » jugé pour viol et attentat à la pudeur à Montréal, a tenté vendredi de mettre en doute la fiabilité du témoignage de la plaignante, au dernier jour de son procès.

Gilbert Rozon avait été inculpé en décembre 2018 pour des faits qui se seraient produits en 1980 impliquant une victime, dont l’identité n’a pas été révélée.

L’ancien juré de l’émission « La France a un incroyable talent » nie tous les faits qui lui sont reprochés et a plaidé non coupable.

« Un témoin peut être convaincant, mais ce n’est pas un indice de fiabilité », a déclaré vendredi lors de sa plaidoirie finale l’avocate de M. Rozon, Isabel Schurman, d’après les médias locaux.

Selon la défense, il serait « dangereux » de déclarer l’accusé coupable en se fondant sur le témoignage de la victime qui serait « teinté par le désir de faire payer M. Rozon ».

Lors de précédentes audiences en octobre, l’ex-producteur avait affirmé que c’est la plaignante qui lui avait « imposé » un rapport sexuel dans une résidence au nord de Montréal en 1980 en venant le rejoindre dans son lit. Il a reconnu qu’il avait été « consentant ».

La victime présumée avait offert une version diamétralement opposée des faits. Elle soutient que M. Rozon avait d’abord tenté de l’embrasser avant de la violer quelques heures plus tard alors qu’elle dormait seule dans une chambre.

Tous deux se connaissaient. La plaignante et l’accusé étaient respectivement âgés de 20 et 25 ans au moment des faits.

Le fondateur du groupe « Juste pour rire » avait été éclaboussé par des accusations d’agression sexuelle en octobre 2017, qui l’ont forcé à quitter ses fonctions en plein mouvement #MeToo.

Plusieurs dizaines de manifestants, essentiellement des femmes, étaient présentes devant le tribunal pour protester contre les violences faites aux femmes et soutenir la victime présumée.

Ils ont hué M. Rozon à son arrivée en début de matinée, selon un journaliste de l’AFP sur place.

Il y a trois ans, le retentissement de cette affaire, dans le sillage du mouvement #MeToo, avait amené les chaînes françaises de télévision M6 et C8 à déprogrammer des émissions auxquelles Gilbert Rozon était associé.

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