Charlie Dupont («La Faute à Rousseau» sur France 2)  : «Ma philosophie»

Le comédien belge est papa de deux filles, Lily et Emma, 17 et 14 ans © Isopix/Frederic Andrieu

C’est «La Faute à Rousseau» ! Pas la chanson, mais une nouvelle série dès mercredi soir sur France 2 : Benjamin Rousseau y est un prof de philo un peu fantasque campé par l’acteur belge Charlie Dupont (49 ans). Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce rôle ?

Je l’adore. Il m’a touché pour deux raisons : d’une part, il combine le comique et le dramatique et, d’autre part, il est proche de moi et m’a appris sur moi-même. C’est aussi un clin d’œil à Robin Williams et au film «Le Cercle des poètes disparus» qui m’ont bouleversé et ont déclenché mon envie d’être acteur.

Quel genre de prof est-il ?

Cet amoureux de la philo est assistant à la Sorbonne. Romancier maudit, il écrit vaguement un bouquin qui ne sortira jamais. Pour remplir le frigo, il enseigne mais n’a jamais rêvé d’être prof. Être à la fois très malin et un peu naïf le rend très humain.

Et ces points communs avec vous ?

En espérant faire aussi bien que lui, je mènerais volontiers certains de ses combats, sa recherche de la vérité, son amour de la sagesse… En revanche, dans mes relations amoureuses et familiales, j’espère être plus doué !

Comment s’est passé le tournage avec les ados ?

Ils ont tous été bouleversants et formidables. Cette génération a l’art d’aborder le jeu avec une étonnante vivacité. Contrairement aux comédiens de mon âge, ils sont débarrassés des questions inutiles liées à l’image et à la carrière. Au-delà du tournage, entre eux, il y a une solidarité au point qu’ils ont créé une vraie troupe dont je suis le tonton !

La série a-t-elle changé votre regard sur eux ?

Comme j’ai deux filles, l’une de 14 ans et l’autre de 17 en terminale, la série m’a permis d’observer de l’intérieur une classe similaire à celle de ma fille. J’ai appris leur langage bien à eux. Il m’est arrivé de les écouter discuter durant dix minutes sans comprendre un mot ! (Rires) Maintenant, je maitrise mieux… Au niveau comportement, je les trouve meilleur que nous, ça me rend optimiste pour l’avenir du monde.

Étant élève, la philo vous plaisait-elle ? Auriez-vous pu enseigner cette matière ?

Oui, j’ai entrepris des études de droit avant de m’orienter vers le théâtre. J’ai donc suivi des cours de philo à un niveau assez élevé qui auraient pu, éventuellement, me permettre d’enseigner cette matière. J’ai un énorme respect pour ce métier. D’autant que durant le tournage, nous avons appris la mort de Samuel Paty (ndlr : un assassinat terroriste en France). Cet attentat tragique nous a secoués. Actuellement, je vois mes filles travailler à distance toute la journée et, même si j’admire les profs qui ont su s’adapter à la crise sanitaire, je n’aurais pu exercer un autre métier que comédien !

Quels sont vos philosophes préférés ?

Pour faire simple, j’aime beaucoup Nietzsche et j’ai découvert que Platon, qui m’était un peu passé au-dessus de la tête, n’a pas dit que des conneries ! (Rires)

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 11/02/2021

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