Christoph Waltz : méchant au grand cœur

Christoph Waltz, alias Blofeld, le chef du SPECTRE, revient à l’affiche du nouveau James Bond, «Mourir peut attendre» © Arte/Paramount Pictures

Souvent méchant à l’écran, mais doux comme un agneau à la ville, l’acteur aux multiples facettes fête son 65e anniversaire sur Arte, dimanche à 22h35 avec le documentaire «Christoph Waltz – Un méchant bien charmant».

Né à Vienne, fils d’une costumière et d’un décorateur, petit-fils d’acteurs, Christoph Waltz se forme d’abord au chant et à l’opéra pour ensuite emprunter la même voie que sa famille : la scène. «Je n’ai jamais décidé d’être acteur. C’est juste arrivé, et je n’y ai pas assez résisté», confie-t-il.

Sur le tard

Christoph Waltz débute au théâtre, mais sa carrière décolle à la télévision, notamment grâce à ses apparitions dans «Inspecteur Derrick» et «Rex, chien flic». Il multiplie les rôles dans des séries allemandes et connaît la notoriété à 30 ans.

Mais c’est son rôle de Hans Landa, le sirupeux colonel nazi d’«Inglourious Basterds» (Quentin Tarantino, 2009), qui le rend célèbre. Pour sa prestation, il reçoit le prix d’Interprétation masculine à Cannes, un Oscar, un Golden Globes… Au total : 40 prix pour plus de 42 nominations !

Après cette effervescence, Hollywood le sollicite de toute part. «Carnage», «Django Unchained», «Big Eyes», «007 Spectre»… Il enchaîne les rôles et se distingue comme le «bad guy» de nombreux longs métrages. Mais à la ville, il est considéré par ses pairs comme une bonté d’âme.

Humilité et humour

«Sa capacité à s’effacer derrière le rôle» est une qualité hors du commun que recherchent les réalisateurs Quentin Tarantino et Roman Polanski. Malgré le tournant pharaonique que connaît sa carrière après «Inglourious Basterds», Christoph Waltz garde la tête sur les épaules.

Son ami, le réalisateur autrichien Robert Dornhelm, déclare : «Je connais Christoph depuis plus d’un demi-siècle. Je l’ai rencontré à la fin de ses études. Je trouve qu’il est resté le même. C’en est presque inquiétant ! Il a des idées très arrêtées sur ce qui est bien ou pas. Mais il a le sens de l’humour alors que la plupart des gens qui, comme lui, ont des opinions très tranchées en sont dépourvus.»

Second amour

Christoph Waltz possède plusieurs cordes à son arc. La musique et l’opéra prennent une place importante dans son cœur. En 2013, il fait ses débuts de metteur en scène à l’Opéra de Flandre avec «Der Rosenkavalier», de Richard Strauss. Une production saluée par la critique et le public.

Ses expériences au cinéma lui permettent d’accroître ses compétences artistiques. «Il s’est avéré que ma caisse à outils est plus adaptée à ce travail que je ne le pensais, surtout pour les scènes avec les dialogues les plus complexes. J’ai eu la chance de faire mes armes aux côtés de grands réalisateurs et, jusqu’à présent, cela m’a énormément servi», explique-t-il.

Trois ans plus tard, il renouvelle l’expérience avec «Falstaff», de Verdi, et en 2020, il met en scène «Fidelio», de Beethoven, à Vienne.

Cet article est paru dans le Télépro du 30/9/2021

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