Claude Lelouch: Pierre Barouh était « une sorte de frère »

Claude Lelouch: Pierre Barouh était "une sorte de frère"
AFP

Le cinéaste Claude Lelouch avait « trouvé une sorte de frère » en Pierre Barouh, l’auteur et interprète de la chanson d’ »Un homme et une femme » décédé mercredi, a confié jeudi le cinéaste à l’AFP.

« Je suis un homme malheureux et triste, j’ai perdu peut-être mon meilleur ami et celui qui me donnait les meilleurs conseils », a-t-il indiqué. « Chaque fois qu’il écrivait une chanson, la première personne à qui il la faisait écouter c’était moi, et moi, chaque fois que j’avais fini un film, la première personne à qui je le montrais c’était lui », raconte-t-il.

« C’était une étape qu’on redoutait tous les deux parce qu’on avait tellement d’estime l’un pour l’autre qu’on ne pouvait pas tricher », poursuit-il.

Claude Lelouch, 79 ans, avait rencontré Pierre Barouh dans les années 60 quand il tournait des scopitones, ces ancêtres du clip.

« Pierre Barouh tournait à l’époque avec Johnny Hallyday +D’où viens-tu Johnny?+ en Camargue », se souvient-il. Barouh incarne le chef des gardians dans le film, un « western à la française » de Noël Howard (1963).

« On a fait deux ou trois chansons filmées ensemble, on s’est aperçu qu’on était fait de la même émotion, on avait les mêmes yeux pour regarder le monde, moi j’avais le cinéma et lui il avait les chansons », se souvient Claude Lelouch.

« J’ai toujours été jaloux des auteurs de chansons parce qu’ils racontent en trois minutes ce que moi je raconte en deux heures. Une chanson réussie c’est l’équivalent d’un film », ajoute le cinéaste.

« On aimait la vie tous les deux c’était notre point commun on était des cinglés de la vie », conclut-il.

Pierre Barouh, mort à l’âge de 82 ans, a « marqué de son empreinte poétique la chanson de son époque, de l’inoubliable bicyclette d’Yves Montand, au tourbillonnant refrain de la chanson d’ +Un homme et une femme+ de Claude Lelouch » a pour sa part réagi la ministre de la Culture Audrey Azoulay.

« Toujours à l’écoute, avec son label Saravah, qui venait de fêter ses 50 ans, il avait aussi contribué à l’éclosion de grands artistes, de Jacques Higelin à Brigitte Fontaine, tout en s’ouvrant aux musiques d’ailleurs, dont parmi les premiers, il avait perçu l’universelle résonance » ajoute la ministre.

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